Le film de et avec Pierre Richard, « L’Homme qui vit l’ours qui vit l’homme », se construit de scène en scène. A Armissan, ce jeudi 24 octobre, sur la place du village, ambiance cinéma.
Un mois et demi de tournage depuis le 23 septembre. Entre Gruissan et Armissan, les caméras captent progressivement des scènes du film « L’Homme qui vit l’ours qui vit l’homme » dont la sortie est prévue en 2025. De et avec Pierre Richard, l’homme de 90 ans aux plus de 120 films et couronné d’un César, les plans se succèdent de la mer à la Clape.
Jeudi 24 octobre, place Léon-Blum, à Armissan, la production Moby Dick veille sur l’acteur et réalisateur. Rien ne doit filtrer, le nonagénaire doit être préservé dans son œuvre. De grands tissus noirs protègent des regards. Et tandis que la musique des années de nos deux ou trois arrière-grands-pères s’échappe des rideaux, quelques curieux s’arrêtent. Ils savent que le voisin, Jean-Claude Baudracco, est acteur dans ce long-métrage. Ils comprennent que leur ancien restaurant leur servira de décor et regrettent de ne plus pouvoir goûter la soupe aux moules ni redécouvrir olfactivement le cacha, cette spécialité de Haute-Provence qui consiste à mettre tous les fromages tombés dans des toupines et à les recouvrir de marc avant de mélanger. les pour obtenir une crème épicée… Les réminiscences gustatives passées, le présent d’une activité habituelle revient.
« C’est vrai qu’à cette époque (il est un peu plus de 14 heures, NDLR)l’endroit est vide. Les gens sont au travail, d’autres font la sieste. »analyse minutieusement cette Armissanaise. « Ce doivent être des Parisiens, ils sont trop sérieux »ajoute son mari. Le couple part terminer sa promenade digestive. Peu ou pas d’informations circulent. Tout ce que l’on sait de ce film, c’est que l’homme verra un ours et un vrai, qu’un cimetière a été créé à Gruissan et qu’un personnage va se lier d’amitié avec un autre Asperger.
Dans la salle Jackie-Carrière, les techniciens discutent. Dehors, il y a toujours quelqu’un pour faire comprendre qu’il vaut mieux se déplacer, car il n’y a rien à voir. Les curieux n’insistent pas… « J’ai hâte de voir à quoi ça va ressembler. J’irai au cinéma juste pour voir mon village »préfère conclure cette septuagénaire frustrée de revenir bredouille avec des anecdotes à raconter à ses amis. Il a fallu attendre minuit passé pour que les acteurs prennent congé de cette journée de tournage. Presque la dernière pour Jean-Claude Baudracco. Le lendemain, alors dans le doute de pouvoir jouer Pagnol à Roquebrune-sur-Argens, sur une Côte d’Azur en proie à de fortes pluies, il témoigne : « Ce jeudi, j’ai eu une très grosse séquence, mais l’ambiance est magnifique, presque familiale. En 30 ans de carrière, c’est la première fois que le lieu de tournage est à 8 mètres de chez moi alors que j’ai parfois l’habitude de me déplacer. mille kilomètres. Pour la troisième fois, il retrouve Pierre Richard et se souvient de ses collaborations : « En 1997, j’ai réalisé « Droit dans le mur », qu’il a réalisé, puis en 2021, « Les Vieux fourneaux 2 : bons pour l’asile », de Christophe Duthuron qui l’assiste aujourd’hui sur ce film. » Dans le restaurant, plusieurs scènes ont été tournées, « notamment pour évoquer les soirées spectacle de l’époque »mais aussi à l’étage, « où ils utilisent le premier pour en faire la demeure des personnages ».
Jean-Claude Baudracco révèle en outre que le Baron Alain Duplessis de Pouzilhac mettra à disposition la salle à manger du Château d’Armissan « d’y tourner deux séquences avec Annie Duperey lundi et mardi prochain» Il a toujours marqué le 30 octobre comme jour de tournage, près du domaine de l’Évêque, à Gruissan. « Ils ont utilisé la boucherie d’Armissan et devraient rentrer au village le 31. Normalement, tout sera fini le 7 novembre. » Et Armissan devra attendre avant de se voir sur grand écran.