« Pour le volley français, c’est super »: Earvin Ngapeth, la star de l’équipe de France double championne olympique, espère dans un entretien accordé vendredi à l’AFP que son retour en France, à Poitiers, créera « un engouement autour du championnat ».
Le meilleur joueur des tournois olympiques de Tokyo 2021 et Paris 2024, qui évolue à l’étranger depuis 13 ans, a signé pour une saison avec la possibilité de quitter son nouveau club début janvier en cas d’offre intéressante.
Un secret bien gardé jusqu’à l’annonce surprise jeudi soir : « J’ai dit ça à ma mère deux jours avant, mes amis ici n’étaient pas au courant, personne ne le savait. Alors on s’est bien amusés aussi. »
QUESTION : Après l’adrénaline du titre olympique à Paris, aviez-vous envie d’un nouveau défi ?
RÉPONDRE: « C’est surtout parce que je suis de Poitiers, donc avec ma famille (il a trois enfants, de 4 à 10 ans, NDLR) on avait envie de se poser un peu après 13 ans à l’étranger. Je pense que c’était aussi le bon moment pour redonner un coup de boost à mon club, à ma ville. Il y a cet objectif de redorer un peu le blason de l’Alterna Stade Poitevin. Il y a beaucoup de travail et ça va être sympa : c’est le club de mon cœur, donc on va le faire avec le cœur. Je suis de Poitiers, mais je ne suis pas souvent à Poitiers. Je pense que je pourrai aussi faire des choses pour ma ville (des prestations d’image sont comprises dans son contrat, NDLR). C’est aussi un nouveau challenge, car je sais que je serai attendu. »
Q : Aviez-vous toujours dit que vous porteriez le maillot du Stade Poitevin en tant que professionnel ?
UN: « Je savais qu’un jour cela arriverait. Mais pour être honnête, je ne pensais pas que cela arriverait si vite après un titre olympique. »
Q : A-t-il également joué un rôle en redonnant au volley-ball français ce qu’il vous a donné ?
UN: « Oui, pour le volley français, je trouve que c’est super aussi. Je discute beaucoup avec les gars de l’équipe de France : Nicolas Le Goff (le seul champion olympique 2024 évoluant cette saison en Ligue A avant son arrivée, NDLR) est revenu à Montpellier il y a quelques années, aujourd’hui moi, et je sais qu’on a tous un peu envie de revenir (Jenia Grebennikov a d’ailleurs évoqué son envie de revenir à court terme, NDLR). Il y a vraiment une grosse envie de pouvoir jouer dans notre championnat. Certains d’entre nous ont plus de 30 ans, nous sommes presque tous pères de famille : ce ne sont pas des vies faciles pour nos partenaires et nos enfants. On commence tous à réfléchir un peu. Le fait que certains joueurs commencent à revenir peut créer de l’engouement autour du championnat. Peut-être aussi faire venir plus de sponsors pour pouvoir commencer à rivaliser, en termes de contrats, avec les grands championnats européens. »
Q : Est-ce que le fait de partager ce moment extraordinaire pendant les Jeux avec le public français a également joué un rôle ?
UN: « Bien sûr. Quelque chose a été créé, on a franchi un pas de plus dans le volley. Je pense que le volley a besoin de joueurs de l’équipe de France dans son championnat. »
Q : Savez-vous déjà si vous prolongerez l’aventure avec l’équipe de France jusqu’aux Jeux Olympiques de 2028 à Los Angeles ?
UN: « C’est compliqué de se projeter sur quatre ans. Avec ce qu’on vient de vivre, se dire au bout d’un mois ‘On recommence pour quatre ans’, c’est compliqué. On va travailler étape par étape. L’été prochain, il y a un championnat du monde, le seul titre qui manque. Je pense qu’une grande majorité de l’équipe aura envie d’aller chercher ce titre. Après, ça se discutera entre nous, on attend aussi de savoir ce qui va se passer avec le staff : Andrea Giani continue (le coach a été prolongé jusqu’aux JO 2028, NDLR), mais on n’a pas encore d’informations sur le staff. Je sais qu’il y a beaucoup de discussions en ce moment. Ça va aussi jouer un rôle dans notre discussion de groupe. »
Propos recueillis par téléphone par Nicolas KIENAST
New Grb1