Lune foule de voyageurs, des valises qu’on traîne tant bien que mal dans les escaliers, et des vélos qui filent. Scène depuis le quai de la gare Saint-Jean, au départ du TER de 11h37, ce samedi 20 juillet, pour Arcachon. Rien de tel qu’un week-end d’été pour se confronter à la réalité avec ce « ticket vélo », dernière innovation du TER de Nouvelle-Aquitaine.euh De juin au 15 septembre, il faut…
Lune foule de voyageurs, des valises qu’on traîne tant bien que mal dans les escaliers, et des vélos qui filent. Scène depuis le quai de la gare Saint-Jean, au départ du TER de 11h37, ce samedi 20 juillet, pour Arcachon. Rien de tel qu’un week-end d’été pour se confronter à la réalité avec ce « ticket vélo », dernière innovation du TER de Nouvelle-Aquitaine.euh De juin au 15 septembre, vous devez payer un supplément de 3 euros pour emprunter votre vélo sur quatre lignes de train qui passent par Bordeaux (1).
La Région tente de réguler le nombre de vélos à bord, notoirement problématique pour les destinations littorales. Si depuis plusieurs saisons, les TER disposent d’une voiture dédiée aux vélos, ces quelques trains étaient les seuls « soumis à réservation », observe l’Association française pour le développement des véloroutes et voies vertes (AF3V). « D’où la promiscuité constatée dans les TER sans réservation. »
Aucune garantie d’accès
Un rééquilibrage est-il prévu sur l’ensemble des TER ? Trop tôt pour le dire faute de statistiques, mais le premier enseignement est qu’à 11h37, une quinzaine de vélos étaient comptabilisés sur le quai. À raison de six places par voiture – le quota théorique de vélos dans les TER –, ils se faufilent dans le flux des voyageurs. Véronique a son vélo, mais pas de ticket vélo : « J’achète toujours mes billets de train en gare, et je ne pouvais pas le réserver. Il me fallait un QR code », croit-elle comprendre.
« J’allais me dire qu’on allait prendre la voiture… »
Elle ne se plaint pas du « principe » du surcoût : « Mais il faudrait quand même une voiture sans place pour les vélos. » Surtout, Véronique reconnaît volontiers sa « chance » : « On est à Bordeaux. Mais ceux qui prennent le train plus loin… » Avouons-le, à l’arrêt de Pessac, c’est quasiment mission impossible de s’orienter, ticket vélo ou pas. Plus loin, Lucie attend avec sa famille. Trois vélos, et trois tickets vélo payés en ligne : « J’étais à deux doigts de me dire qu’on allait prendre la voiture… » « Si seulement on payait une voiture entièrement pour les vélos, comme en Belgique ou en Allemagne », ajoute Jeanne, d’autant que payer le ticket vélo ne garantit pas l’accès à bord.
Allons au bus
Les portes se ferment. Une famille avec des enfants en bas âge et des valises n’a d’autre choix que de renoncer à embarquer. Alex, un jeune Australien, accourt avec son vélo. Trop tard, beaucoup trop tard pour espérer rejoindre la gare de Facture. Il devait y retrouver son frère et des amis américains pour une balade à vélo de Lacanau à Sarlat avant d’assister aux Jeux olympiques. Ce n’est pas faute de s’être présenté en vain sur le quai du train de 9h04, qui avait un wagon réservé : « Il y avait trop de monde. Je suis allé faire un tour au marché. »
A défaut de trouver une place dans les trains de 9h04 et 11h37, il se rabattra sur le car Saint-Jean-Lacanau – il reste exceptionnellement une place en soute pour son vélo. « Est-ce qu’on peut se faire rembourser le billet de train ? », tente-t-il innocemment.
(1) Les lignes Hendaye-Bayonne-Bordeaux (ligne 51), Libourne-Bordeaux-Arcachon (ligne 41+), Bordeaux-Le Verdon/Pointe de Grave (ligne 42), Bordeaux-Saintes-La Rochelle (ligne 15).