Le Texas frappé par l’ouragan Beryl lundi, avec des inondations majeures à Houston
Hier lundi, l’ouragan Beryl a touché terre au Texas près de Houston, avec des vents allant jusqu’à 150 km/h entre Corpus Christi et Houston, et 150 à 200 mm de pluie. Des inondations catastrophiques s’y sont produites. L’ancien ouragan, rétrogradé en tempête tropicale, se déplace maintenant vers le nord, vers l’intérieur des terres, en s’affaiblissant.
La tempête tropicale Beryl dans le sud des USA ce mardi 9 juillet 2024 © La chaîne météo
Avec des vagues de 4 à 5 m de haut, des submersions se sont produites près des côtes. Après être arrivée sur la côte puis à Houston, Beryl a traversé tout le centre du Texas du sud au nord. Des pluies torrentielles se sont produites : les cumuls pourraient atteindre 300 mm dans la région de Houston, ce qui a provoqué d’importantes crues et inondations. Ce mardi matin, près de 2,5 millions d’habitants étaient privés d’électricité.
Beryl revient au Québec en milieu de semaineEn touchant terre, Beryl est rétrogradé au rang de simple dépression qui se déplacera plein nord-est, vers la région des Grands Lacs où l’activité est moindre. En fin de course, Beryl devrait changer de trajectoire plein est jeudi, vers le Québec. Si tel était le cas, Beryl aurait parcouru près de 10 000 km entre son point de naissance le 27 juin au large du Cap-Vert et sa disparition ou sa reprise par le courant-jet vendredi prochain au-dessus de Terre-Neuve. Beryl, premier ouragan à avoir atteint le stade 5/5 si tôt dans la saison des ouragans, est passé au sud de la Jamaïque mercredi dernier en catégorie 4/5, générant des vents destructeurs de plus de 200 km/h, et une onde de tempête (vagues de 6 à 8 m). Il a été accompagné de pluies torrentielles qui ont provoqué des coulées de boue, des inondations et laissé des centaines de milliers de personnes sur l’île sans électricité. Vendredi dernier, il a atteint la péninsule du Yucatan au Mexique, frappant la région touristique de Cancun avec des vents atteignant 160 km/h et des vagues de 6 à 8 m. Samedi, il s’est temporairement affaibli et a été rétrogradé en tempête tropicale. Puis, en se déplaçant vers le nord et en survolant les eaux chaudes du golfe du Mexique, il s’est renforcé à nouveau, devenant dimanche un ouragan de catégorie 1/5 à l’approche des côtes texanes. Rappelons que Beryl est le premier ouragan d’une saison annoncée en mai comme « extraordinaire » par la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA – l’agence fédérale américaine dédiée à l’étude des conditions des océans et de l’atmosphère – NDLR). Il s’est formé rapidement dans le sud des Caraïbes puis a dévasté la Jamaïque en tant qu’ouragan de catégorie 4/5. Après avoir frappé vendredi la péninsule du Yucatan au Mexique en tant qu’ouragan de catégorie 2/5 sur l’échelle de Saffir-Simpson, il a traversé le sud du golfe du Mexique pour toucher terre au Texas dans la région de Houston.
Comment expliquer l’intensification soudaine de cet ouragan ?Le développement explosif de Beryl a surpris de nombreux météorologues. Il s’explique par plusieurs paramètres, dont des eaux anormalement chaudes pour la saison dans la mer des Caraïbes (+2 à +3°C au-dessus de la normale). Or, la température de l’eau joue un rôle crucial dans le développement des ouragans. En effet, pour qu’un ouragan se développe, il faut que la température de l’eau en surface dépasse 26,5°C à une profondeur d’au moins 60 mètres. Ces conditions favorisent l’évaporation. En s’élevant, cet air se refroidit, provoquant la condensation de vapeur d’eau qui libère de l’énergie sous forme de chaleur. A son tour, cette chaleur renforce la montée de l’air, provoquant des vents violents et de fortes pluies. Ce cercle vicieux permet à l’ouragan de se former et de gagner en puissance. Plus l’eau est chaude et plus elle est profonde, plus l’ouragan a de carburant pour l’alimenter. Il faut noter que ces températures de mer élevées se produisent depuis plusieurs mois avec de nombreux records déjà battus. L’autre paramètre qui a favorisé le développement de Beryl est le phénomène climatique La Niñaqui provoque des conditions météorologiques plus favorables à l’apparition de cyclones dans cette partie du globe. Beryl est le deuxième ouragan de catégorie 5 à apparaître en juillet, après l’ouragan Emily en 2005. Emily avait généré des vents de 260 km/h, et causé la mort de 17 personnes, avec des dégâts estimés à plus d’un milliard de dollars.