En 1917, au cœur d’une petite ville de Suisse, le psychiatre Hermann Rorschach commença à peindre soigneusement des cartes pour étudier le fonctionnement de l’esprit. En demandant à de nombreuses personnes ce qu’elles voyaient, il a découvert une corrélation entre les réponses des patients atteints de schizophrénie et a proposé une théorie : la santé mentale d’une personne pourrait être évaluée en fonction de la manière dont elle traite les informations visuelles.
Les dix images originales de Rorschach ont été publiées en 1921, un an avant sa mort. Après leur présentation à Chicago, ce test s’est répandu comme une traînée de poudre à travers les États-Unis et est devenu un test de personnalité populaire. Au cours de la seconde moitié du siècle, des tendances telles que la psychanalyse freudienne tombèrent en désuétude et le test devint synonyme de « pseudo-science ». Ses opposants réclament un moratoire sur son utilisation. Cependant, selon une importante étude réalisée en 2013 et publiée par l’American Psychological Association, elle est plus efficace qu’on ne le pensait pour diagnostiquer les pathologies mentales.
Les cartes Rorschach et l’ordre dans lequel elles sont présentées aux patients n’ont jamais changé. Afin de préserver l’efficacité de cet outil de diagnostic, les psychologues ne souhaitent pas qu’il soit utilisé en dehors du cadre clinique. C’est un défi auquel Damion Searls a été confronté en écrivant Les taches d’encre, la première biographie d’Hermann Rorschach. Il a choisi d’en publier quelques-unes, ce que nous faisons ici aussi.
Au-delà du débat scientifique, le test de Rorschach a marqué la culture américaine. Les 10 taches sont probablement les « peintures les plus analysées du 20e siècle », dit le biographe.
Le test de Rorschach a pour but de révéler comment une personne traite les informations. S’il n’y a pas de mauvaise réponse, des réponses très inhabituelles refléteraient d’éventuelles pathologies psychologiques. Vous trouverez ci-dessous les images courantes vues par endroits :