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Le territoire russe ne doit plus être « sanctuaire », affirme Jean-Louis Bourlanges

Le président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale exige que la France change de doctrine, comme Washington et Londres, et n’interdise plus à Kiev de frapper elle-même la Russie.

Face à l’offensive russe du printemps, qui a gagné plus de 300 km2 de territoire en Ukraine en un mois, notamment dans la région de Kharkiv, les lignes commencent à bouger sur l’utilisation des armes occidentales livrées à Kiev. Depuis le début de la guerre, Washington en tête, les alliés de l’Ukraine ont exigé que Kiev ne frappe pas à l’intérieur du territoire russe afin de réduire le risque d’escalade face à une puissance nucléaire. Cela revenait à défendre l’Ukraine sans attaquer la Russie… Mais, début mai, Londres, qui fournit notamment aux Ukrainiens des missiles de croisière Storm Shadow, a expressément autorisé les Ukrainiens à frapper le sol russe. La semaine dernière, les États-Unis ont emboîté le pas en donnant à Kiev le libre choix de le faire ou non.

Dans ce contexte évolutif, le président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, le député Modem Jean-Louis Bourlanges, appelle ce vendredi dans un communiqué sur la France « sortir de sa réserve et prendre une décision comparable à celle des Britanniques et des Américains ». « Le moment semble être venu »estime le spécialiste des affaires internationales, qui rappelle que Paris « exprime depuis des mois sa volonté d’être à la pointe de la solidarité avec l’Ukraine et de la coordination interalliée ».


« Le droit de légitime défense exclut le droit de protéger le territoire de l’agresseur. »

Jean-Louis Bourlanges

Pour Jean-Louis Bourlanges, « ce changement de doctrine est parfaitement légitime dans la mesure où il met fin à l’inacceptable asymétrie entre la situation de l’agressé et celle de l’agresseur ». Militairement, l’ensemble du territoire de l’Ukraine est en effet touché depuis le début de la guerre par les armes russes à longue portée, mais aussi par celles fournies à Moscou par ses alliés, notamment les missiles balistiques nord-coréens et les drones iraniens. Kiev frappe également la Russie en profondeur, mais pour l’instant en utilisant des armes de fabrication locale, notamment des drones qui ont récemment ciblé notamment des installations énergétiques.

« Au nom de quoi peut-on refuser aux Ukrainiens le droit de répondre coup pour coup aux attentats dont ils sont victimes ?, demande le député centriste. Et pour répondre : « le droit de légitime défense exclut le droit de protéger le territoire de l’agresseur ». Tout en précisant que « Les États amis de l’Ukraine sont déterminés à rester non belligérants ». « Il n’est donc pas question pour eux d’intervenir sur le théâtre des opérations »mais « lever un tabou injustifiable ».

Le président de la commission des Affaires étrangères du Palais Bourbon conclut en rappelant la principale difficulté concrète à laquelle sont confrontés les Occidentaux, celle de l’asymétrie dangereuse et croissante entre l’Ukraine, qui peine à se mobiliser et à s’armer, et la Russie, dont l’économie et la société se dégradent progressivement. se tournant entièrement vers la guerre. « Face à l’agressivité accrue de la Russie, seuls le rééquilibrage des forces et la symétrie retrouvée des postures stratégiques sont de nature à convaincre M. Poutine de mettre un terme à sa désastreuse entreprise.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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