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Le tennis tente de se faire une petite place au milieu de la controverse

Le tennis tente de se faire une petite place au milieu de la controverse
L'Italien Jannik Sinner à l'entraînement, le vendredi 23 août 2024, sur les courts de l'US Open, à New York.

Novak Djokovic conservera-t-il la même motivation après avoir remporté le 4 août à Paris la dernière victoire qui lui manquait – l’or olympique ? Carlos Alcaraz digérera-t-il sa déception aux Jeux olympiques, lui qui avait réussi à remporter coup sur coup Roland-Garros et Wimbledon ? A domicile, Coco Gauff parviendra-t-elle à conserver son titre durement acquis face à Aryna Sabalenka, favorite désignée cette année ?

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Avant les premiers coups de raquette à l’US Open – le dernier Grand Chelem de la saison qui débute lundi 26 août -, les questions et les enjeux sportifs sont nombreux un peu partout. Pourtant, les conversations à Flushing Meadows (New York) s’intéressent davantage à ce qui se passe en dehors des courts : il n’y a quasiment que du clostébol. Cette substance interdite a été détectée à deux reprises dans les urines du numéro 1 mondial Jannik Sinner en mars, lors du tournoi d’Indian Wells (Californie) et avant celui de Miami (Floride). Le stéroïde anabolisant s’est retrouvé dans son organisme à la suite de massages de son kiné, qui avait utilisé un spray en contenant sur sa propre main pour se soigner. C’est en tout cas la version défendue par l’Italien, et celle retenue par l’Agence internationale d’intégrité du tennis, qui a décidé d’innocenter le vainqueur du dernier Open d’Australie le 20 août.

Pendant près de six mois, Jannik Sinner a joué dans le monde entier sous la menace d’une interdiction de quatre ans. Mais sans avoir à répondre de ces accusations, puisqu’elles n’ont jamais fuité au public ni à la presse. « Je pense que j’ai continué à jouer au tennis parce que, dans mon esprit, je savais que je n’avais rien fait de mal. », défendit l’Italien placide, peu habitué à dire un mot plus fort qu’un autre.

« Nous avons besoin d’un changement collectif »

Il est cependant pris dans une petite tempête qu’une partie du vestiaire ne cherche pas à calmer. « Vous avez été testé deux fois avec une substance interdite… vous devriez être suspendu pour deux ans »s’est laissé emporter L’Australien Nick Kyrgios sur X (ex-Twitter). Comme d’autres, le Français Lucas Pouille s’est interrogé sur le traitement de faveur dont bénéficient les stars du circuit. « Pour moi, on n’est pas jugé de la même manière selon qui on est. Je trouve qu’il y a un manque de transparence au niveau des autorités »il a dénoncé dans L’équipe. Récemment, le Suédois Mikael Ymer a été suspendu pendant dix-huit mois pour avoir manqué trois tests de dopage, tandis que la Roumaine Simona Halep a été immédiatement bannie des tournois après avoir été contrôlée positive en octobre 2022.

Suspendue par la suite pendant quatre ans, l’ancienne numéro un mondiale a vu sa peine réduite en appel à neuf mois, lui permettant de revenir devant les tribunaux en mars 2024. « J’espère que les instances dirigeantes de notre sport tireront les leçons de cette affaire. Je pense que collectivement, nous avons besoin de changement. »Novak Djokovic a résumé dimanche la situation de Jannik Sinner.

Malgré son  » relief « Jannick Sinner sait que cette polémique va sérieusement ternir son image. Il a d’ailleurs confirmé, lors de sa première conférence de presse à New York – entièrement consacrée à ses déboires extra-sportifs – qu’il s’était séparé de son préparateur physique, Umberto Ferrara, et de son physiothérapeute, Giacomo Naldi. « À cause de ces erreurs, je ne me sens pas assez en confiance pour continuer. (avec eux) »a expliqué le droitier de 23 ans.

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Si l’Italien parvient à laisser ses soucis à la porte des courts et à aller jusqu’au bout à l’US Open, il empochera 3,6 millions de dollars (environ 3,2 millions d’euros), soit la même somme que la gagnante du tableau féminin. La parité est désormais de mise dans les quatre tournois du Grand Chelem, mais pas pour le reste de la saison. A Cincinnati (Ohio), mi-août, l’Italien était reparti avec un trophée accompagné d’un chèque deux fois plus important que celui remis à Aryna Sabalenka, gagnante du tournoi féminin.

« Les femmes méritent d’être payées autant que les hommes. Du point de vue de la télévision, du point de vue de la vente des billets, de tous les points de vue, c’est injuste. »le Biélorusse a déclaré dans une interview avec TuteurLa numéro 2 mondiale, double vainqueur de l’Open d’Australie, rejoint la longue liste des stars du circuit féminin qui ont dénoncé les différences de rémunération avec les hommes.

Une controverse déjà présente en 1972

La question de l’égalité salariale n’est pas la première fois que l’US Open fait polémique. En 1972, Billie Jean King n’était pas ravie que sa victoire soit récompensée par un chèque de 10 000 dollars, tandis que le Roumain Ilie Nastase repartait avec 2,5 fois plus. L’Américaine, vexée, menaça les organisateurs d’un boycott général l’année suivante si les émoluments n’étaient pas les mêmes dans les deux tableaux, et obtint gain de cause.

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Plus récemment, Gilles Simon avait déclenché une escarmouche à distance avec les stars du circuit féminin en estimant, en 2012, que « L’égalité salariale entre hommes et femmes ne fonctionne pas dans le sport »affirmant que les hommes offrent « un spectacle plus attrayant (que les femmes)Dans les tournois du Grand Chelem, les hommes passent deux fois plus de temps sur le court que les femmes. (leurs matchs se jouent en trois sets gagnants, deux pour les femmes). » L’ancienne numéro un mondiale Maria Sharapova a réagi vivement : « Je pense que mes matchs sont regardés par plus de gens que les siens. »

Entre les déboires extra-sportifs de Jannik Sinner et la question de l’égalité salariale dans le tennis, la dimension sportive de l’US Open 2024 ne semble, pour l’instant, pas être une priorité. Au moins, Rafael Nadal s’étant retiré depuis longtemps, la quinzaine new-yorkaise sera épargnée par la désormais sempiternelle question de sa retraite.

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