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le témoignage d’un supporter parisien présent lors des incidents OL-PSG

Julien est un voyageur régulier du Collectif Ultras Paris. Samedi, ce supporter du PSG se trouvait dans l’un des bus présents au péage de Fresnes-lès-Montauban (Pas-de-Calais). Le supporter parisien raconte cette journée sur RMC Sport.

Julien, peux-tu nous décrire les premières minutes de ces événements ?

Nous sommes arrivés au point de rassemblement vers 17h40. La Préfecture a prévu cela à l’heure exacte mais il faut savoir qu’un déplacement comme celui-là, on n’est jamais à l’heure. Ça me fait rire, ils planifient ça très précisément.

Y avait-il déjà des bus ?

Oui, les bus parisiens venaient d’arriver. Dans le bus, nous avons eu des contacts avec des amis ultras, indépendants. Ils sont arrivés une heure avant nous sur l’aire de repos et la police leur a dit de continuer car des Lyonnais étaient présents. Une heure avant notre arrivée, il y avait des Lyonnais à notre point de rendez-vous. Je pense que le message était diffusé dans les bus de la CUP, donc tout le monde savait que des Lyonnais étaient là. Ils n’avaient rien à faire là-bas. Autre élément surprenant, lorsque nous sommes arrivés sur place, la police a refusé de laisser les supporters descendre du bus. Avec l’expérience, c’était déjà le cas lors de plusieurs déplacements à Lille.

Pourquoi ce refus ?

Pour eux, nous sommes des animaux. Dans l’ensemble, nous sommes traités comme des animaux. Dans certains bus, certaines personnes n’ont pas tenu compte des interdictions de descendre du bus et puis les choses ont dégénéré… Dans les premiers instants, j’ai surtout vu des policiers nous gazer. Derrière, ça allait dans tous les sens, c’était la guerre. Les chauffeurs ont également pensé à sauver leurs autocars. Il y avait des gens qui couraient partout sur l’autoroute. Cela peut paraître stupide, mais le conseil dans le monde Ultra est de défendre le groupe et de défendre le matériel. Les gars ont dû défendre leur groupe, alors ils y vont.

Étiez-vous coincé au milieu de l’autoroute? Que faisaient les Lyonnais ?

Côté péage, il y avait les Lyonnais. Nous étions peut-être une centaine de mètres après le péage. Notre bus a réussi à s’échapper de la zone chaude. A 100 mètres de chez nous, en direction de Lille, il y avait au moins un autre bus lyonnais. Nous étions vraiment encerclés, entre les deux. Il y avait des Lyonnais au nord et des Lyonnais au sud. Ceux qui allaient aux champs se trouvaient dans la partie sud.

Où était l’escorte policière dans tout ça ?

Elle ne faisait rien… Je n’ai pas vu l’escorte lyonnaise. Les CRS sont vraiment arrivés au bout mais quand tout était très calme. On a vu arriver les camions CRS mais c’était fini.

A quoi ressemblait l’escorte parisienne ?

Standard quoi. Mais ce qui m’a frappé, c’est qu’ils nous ont gazés. Le genre d’attitude qui ne calme pas les ultras.

Y a-t-il eu des blessés dans votre bus ?

Il n’y a eu aucun blessé dans mon bus. Certains gars sont revenus avec du sang sur leurs t-shirts mais ce n’était visiblement pas le leur. Sinon, on parle de blessés légers, mais j’en connais au moins un qui a perdu une dent. Des amis ont vu des coupures sur sa tête. Ils m’ont dit « vraiment, on voit le crâne ».

Une image a largement circulé sur les réseaux sociaux d’un supporter parisien sortant d’un bus avec ce qui semble être une barre de fer ou un couteau. Y a-t-il souvent des armes ?

Non. Mais on savait que c’était à haut risque et qu’il y aurait des fouilles… Je n’avais pas d’arme blanche, rien. Cependant, quand il y a des combats, ils y trouvent toujours des accessoires. Même si cela implique de démolir une partie de la clôture ou autre chose, je suis prêt à le croire. Mais que nous ayons apporté des armes, je n’en crois pas un mot.

Une fois le calme revenu, comment s’est organisé le trajet jusqu’au stade ?

Nous sommes partis comme si de rien n’était, sans aucune consigne. Le bus roulait. Je suis allé voir le chauffeur et c’est là qu’il m’a dit qu’on allait au stade. Mais tout s’est passé comme si de rien n’était. La recherche pour entrer dans le stade était vraiment légère. Ça m’a fait rire. Nous nous attendions tous à attendre des heures et des heures. Mais sur ce point, ils étaient intelligents. J’avais vraiment peur qu’on rentre à Paris et qu’on n’assiste pas au match. Là, tout le monde était entré dans la nature, sans être contrôlé. Donc pour moi, ils ont adopté la bonne attitude. Tout le monde s’est calmé. Nous étions dans notre zone.

Comment finalement les bus lyonnais sont-ils arrivés là selon vous ?

Je n’ai aucune explication officielle. Ce qui commence à se dire, c’est que les ultras lyonnais ont sciemment demandé à leur chauffeur de se rendre à notre point de rendez-vous. Ce sont les secrets de Perlimpinpin (sic). Ces lieux de rencontre étaient partout. Cela me semble incroyable qu’ils n’y soient pas allés en connaissance de cause. Mais l’autre chose folle, c’est que la police a laissé faire cela.

Ces affrontements pourraient-ils également avoir été provoqués par des divergences d’opinions politiques entre les deux camps ?

Historiquement, il n’y a pas eu de dispute entre Parisiens et Lyonnais. Si vous regardez leurs stands, il n’y a que des Blancs. Ils passent pour des fascistes. Il est évident qu’il n’y a ni Noirs ni Arabes. Du côté d’Ultras Paris Collectif, c’est coloré. C’est pareil avec les Lillois, ils sont réputés pour être proches du Rassemblement national. Il n’y avait aucune intention de la CUP de réaliser ces combats. On dira que tout cela y contribue mais ce n’était pas prévu.

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Cammile Bussière

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