Troisième jour du procès de Joël Le Scouarnec, jugé à Vannes (Morbihan) pour violences sexuelles sur 299 patients. Le tribunal pénal continuera, le mercredi 26 février, l’audience de parents du médecin pédocriminal, en particulier son ex-femme dont le témoignage est attendu avec impatience par les victimes mercredi. Arrivée mardi au Vannes Court le visage caché par un grand capot noir et un masque chirurgical bleu, il sera enfin auditionné mercredi dans la seconde moitié de l’audience, qui commence à 13 heures
Elle prétend ne jamais avoir eu le moindre soupçon sur les inclinations pédophiles de son mari, malgré ses écrits qui ont quitté le contraire, une première condamnation du chirurgien pour la détention des images pornographiques juvéniles en 2005, déjà à Vannes, et une lettre manuscrite datant de 2010, payé, payé au fichier.
Un parole attendu par les victimes. Amélie Lévêque, que Joël le Scouarnec est accusé d’avoir violé à l’âge de neuf ans, confie « Énormes attentes » concernant ce témoignage. « Elle est l’adulte qui, sous le couvert de préserver ses enfants, a gardé secrètement tous les abus de son mari »Elle dénonce. « J’ai beaucoup de colère contre elle et j’espère qu’elle aura un mot pour nous, victimes. »
Mardi, deux des fils de l’ancien chirurgien au bar. Les deux, âgés de 37 et 42 ans, ont décrit une enfance heureuse, un père qui les a transmis « valeurs ». Ils peignent également le portrait d’une famille hantée par les non-soi et les actions d’un grand-père incestueux, évoquant un père modèle dont « La perversion a explosé comme une bombe atomique ».
« Les tabous existaient » dans cette famille, déclare un avocat des victimes. Pour Marie Grimaud, qui représente 39 victimes, dont trois étaient des amis d’enfance des fils Le Scouarnec, les frères « Face à un père et un homme, deux visages totalement incompatibles ». « C’est une famille où le discours ne circule pas. Les tabous existaient, les non dirigés étaient là »Elle a analysé, stressant « La dynamique de l’inceste ».
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