le témoignage choc de Marine Ltemporel sur les violences sexuelles à l’hôpital
Interviewée dans le cadre d’une enquête sur les violences sexuelles dans le secteur médical, Marine Ltemporel, ancienne Miss France devenue médecin généraliste, confie avoir été témoin de nombreuses dérapages au cours de ses études de médecine, dont des agressions sexuelles sur des patients endormis.
Comportement scandaleux. Marine Lrouille, Miss France 2013, aujourd’hui médecin généraliste, raconte avoir vécu des moments terrifiants lors de son internat, dont un particulièrement inquiétant lors d’un internat chirurgical.
Interviewée pour les besoins du documentaire « Pas si blouses blanches », enquête sur les violences sexistes et sexuelles qui se déroulent en milieu hospitalier diffusé ce dimanche 5 mai sur M6, elle a d’abord déclaré : « Les clichés que j’ai entendus sur ce qui pourrait qui se produisent dans les blocs opératoires, je l’ai vraiment vécu. Elle a ensuite pointé du doigt des « blagues sales à répétition » et de nombreux comportements inacceptables. «J’étais l’une des seules femmes. J’étais très jeune, j’avais déjà été élue Miss France et j’ai eu droit à des dizaines et des dizaines de sales blagues sexuelles, des questions sur mon intimité, des mains baladeuses et des comportements vraiment inappropriés », a-t-elle expliqué.
Le courage de parler
«Ils peuvent avoir des comportements proches totalement inappropriés. Il y a aussi un manque de respect du corps féminin dans les blocs opératoires que j’ai pu constater », a-t-elle déploré, rappelant que « le bloc opératoire est dirigé par des hommes, (qu’) il y a très peu de femmes chirurgiennes. Et c’est dans ce contexte qu’elle a notamment été témoin d’un événement glaçant.
« Nous nous sommes retrouvés au bloc opératoire avec plusieurs étudiants. On nous a demandé de faire un toucher vaginal sur une patiente endormie pour nous apprendre ce geste », a-t-elle déclaré, regrettant de ne pas avoir réagi au bon moment. « Sur le moment, je ne pouvais pas réagir. Je ne pouvais pas défendre ce patient. Pour parler au nom d’elle qui n’avait pas du tout donné son consentement.
« Cet acte a été proposé comme ça, d’un seul coup (…) Vraiment, le médecin s’est dit : ‘Ah bon, puisqu’elle dort, on pourrait peut-être voir le toucher vaginal ensemble’. C’était spontané », a-t-elle déclaré. Il s’agissait « clairement d’une agression sexuelle gratuite proposée aux étudiants ».
Ces derniers « n’osent pas dire au chef : ‘Eh bien non, ce que vous faites est complètement inapproprié’ » (…) « Ce qui aurait pu se passer au bloc opératoire est allé très, très loin », a-t-il déclaré. soulignait-elle encore, à tel point que son stage l’avait littéralement rendue malade. « Je n’avais plus du tout envie de faire ce stage. J’allais à reculons. C’était horrible », a conclu Marine Ltemporel.