Le télescope spatial James Webb a fait une découverte unique en identifiant la présence d’eau dans la région interne d’un disque de gaz et de poussière autour d’une étoile en formation. Cette détection est particulièrement importante car elle remet en cause l’idée selon laquelle la formation de planètes rocheuses, comme la Terre, était peu probable dans des environnements où les étoiles massives émettent un rayonnement ultraviolet intense.
Focus sur XUE 1 avec le télescope James Webb
Le télescope spatial James Webb se distingue des autres observatoires par sa résolution spatiale et sa sensibilité, capable d’examiner les disques de formation de planètes autour d’étoiles massives en cours de naissance.
Dans le programme Environnements ultraviolets extrêmes (XUE)qui se concentre sur la caractérisation des disques de formation de planètes (de vastes nuages de gaz en rotation, de poussière et de morceaux de roche où les planètes se forment et évoluent), une équipe de chercheurs a tourné son attention vers le disque protoplanétaire Xue 1situé dans l’amas d’étoiles Pismis 24, dans la nébuleuse du Homard, à une distance d’environ À 5 500 années-lumière de la Terre.
Cette région abrite certaines des étoiles les plus massives de notre galaxie. Elles sont également plus chaudes et émettent donc plus rayonnement ultraviolet (UV). Cela peut disperser le gaz, réduisant la durée de vie prévue du disque à un million d’années. Grâce au télescope James Webb, les astronomes peuvent désormais étudier l’effet de ce rayonnement sur les éventuelles planètes rocheuses se formant dans ces régions fortement irradiées.
Plusieurs surprises
Le disque XUE 1 n’a pas manqué de surprendre les scientifiques. Ces observations ont révélé traces d’eauainsi que les petits poussière de silicate partiellement cristalline (silicium et oxygène combinés à d’autres éléments comme l’aluminium, le fer et le magnésium), éléments qui pourraient jouer un rôle crucial dans la formation de planètes rocheuses similaires à la Terre. En plus de ces éléments, les observations auraient également révélé la présence de molécules telles que le monoxyde de carbone, le dioxyde de carbone, le cyanure d’hydrogène et l’acétylène, malgré l’environnement extrême soumis à un rayonnement ultraviolet intense.
On pensait jusqu’à présent que des environnements aussi extrêmes n’étaient pas propices à la formation de planètes rocheuses. Cette découverte suggère cependant que des planètes semblables à la Terre pourraient émerger dans une gamme plus large d’environnements cosmiques que ce qui était initialement envisagé.
Les chercheurs se préparent à étendre leurs investigations à d’autres disques de la même région afin de déterminer la prévalence de telles pathologies. Cette avancée prometteuse offre en tout cas des indications précieuses pour mieux comprendre le processus de formation des planètes du système solaire qui remonte à environ 4,6 milliards d’années.
La découverte récente par le télescope spatial James Webb de la présence d’eau et de divers éléments chimiques dans le disque protoplanétaire XUE 1 marque un tournant dans notre compréhension de la formation des planètes rocheuses. En révélant que des environnements soumis à un rayonnement ultraviolet intense peuvent encore soutenir des processus favorisant la formation de planètes semblables à la Terre, cette découverte élargit notre perspective sur les conditions propices à la genèse planétaire. De futures études sur d’autres disques dans la région de l’amas d’étoiles Pismis 24 aideront à clarifier la prévalence et les implications de ces conditions. De cette manière, le télescope James Webb continue de repousser les frontières de l’astronomie, en fournissant des informations précieuses sur les mécanismes complexes qui ont pu façonner notre propre système solaire il y a 4,6 milliards d’années.