« Le tatouage peut être thérapeutique », Aleksandra K. artiste basée à Carcassonne, engagée dans la reconstruction physique et psychologique des femmes touchées par un cancer du sein
Alors qu’Octobre rose, mois de sensibilisation à la lutte contre le cancer du sein, touche à sa fin, Aleksandra K., tatoueuse basée à Carcassonne, partage son engagement auprès de l’association Sœurs d’encre, qui propose gratuitement une guérison des cicatrices d’une mastectomie.
Tatoueuse depuis maintenant huit ans, Aleksandra K. s’est installée dans le Carcassonnais il y a deux ans. « Depuis février dernier, j’ai ouvert mon nouveau studio de tatouage », explique la jeune femme. Au 54 rue du Pont-Vieux à Carcassonne, l’artiste recouvre les corps, dans un style « floral et très féminin. Au fil de mes années de pratique, j’ai pu constater à quel point le tatouage peut être thérapeutique »confie Aleksandra.
Son adhésion à l’association Sœurs d’encre était donc naturelle : fondée en 2017 par Nathalie Kaïd, sa vocation est de réparer les corps grâce au tatouage, et particulièrement les cicatrices dues aux mastectomies chez les femmes touchées par un cancer. du sein.
Parmi les engagements demandés aux tatoueurs qui adhèrent à l’association, offrir, au moins une fois par an, un tatouage à une femme touchée par un cancer du sein. Cette année, c’est le 5 octobre qu’Aleksandra s’est rendue à Bordeaux, pour le Rose Tattoo. Aux côtés d’une soixantaine d’autres artistes, qui ont eux-mêmes tatoué autant de femmes, elle a recouvert la cicatrice de mastectomie d’une femme de 70 ans : « Elle était en rémission depuis 15 ans et c’était son premier tatouage. Ce fut une expérience extraordinaire, très puissante. Elle m’a dit qu’elle ne pouvait plus se regarder jusque-là.révèle le tatoueur.
Pour tatouer des cicatrices, en plus d’une formation et d’une expérience évidentes en matière de tatouage, les artistes qui travaillent avec Sisters of Ink doivent également avoir suivi les informations en ligne proposées par les chirurgiens, oncologues et dermatologues impliqués dans l’association : « On ne peut en aucun cas tatouer n’importe quelle cicatrice. Elle doit être bien cicatrisée depuis plusieurs années, on ne peut pas tatouer le bras si la chaîne de ganglions lymphatiques a été enlevée, ni si la femme est encore sous chimiothérapie. Il n’est pas non plus possible de tatouer une peau trop irradiée.explique Alexandre.
En plus lors de l’événement Rose Tattoo, les tatoueurs des Sœurs d’encre offrent leurs services aux femmes tout au long de l’année : « Beaucoup de femmes choisissent de ne pas subir de reconstruction mammaire. On peut donc leur offrir la possibilité de retrouver leur féminité grâce au tatouage. Mon style est très transparent, et se prête bien à serrer les chairs, à jouer un jeu de trompe l’oeil qui permet l’œil soit attiré par le tatouage plutôt que par le sein manquant. C’est une véritable thérapie. »ajoute le tatoueur.