le tarif réglementé restera stable, avant une baisse attendue en février
La hausse du « tarif réseau », liée aux coûts de transport, ne sera appliquée qu’à partir du 1er février. Cette hausse, qui représente une hausse de 1% de la facture des abonnés au « tarif bleu EDF » (tarif réglementé), sera ensuite absorbée par la baisse attendue des prix de l’électricité.
A terme, les ménages concernés pourraient bénéficier d’une baisse de leur facture « d’au moins 10% », a indiqué mercredi la Commission de régulation de l’énergie (CRE) dans une délibération. La hausse, liée à une revalorisation de 4,8% du « tarif de réseau » (TURPE), était initialement prévue au 1er août.
Éviter l’effet yo-yo
Mais le gouvernement démissionnaire avait décidé de ne pas l’appliquer, une manière d’éviter un incompréhensible « yo-yo » des prix pour les consommateurs, justifiait Bercy mi-juillet, évitant une nouvelle polémique en pleine crise politique. Les prix de l’énergie, au plus haut en 2021-2022 en raison de la relance post-Covid et de la guerre en Ukraine, ont en effet largement agité les débats des élections européennes et législatives. Sur deux ans, les prix de l’électricité ont bondi de plus de 43 % malgré le bouclier tarifaire mis en place par l’Etat.
Le gouvernement avait donc demandé à la CRE de prendre une nouvelle décision qui tienne mieux compte de ses recommandations de stabilité. Celle-ci maintient la « mise à jour annuelle » du TURPE (tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité), l’un des trois piliers du projet de loi aux côtés du coût de l’électricité lui-même et des taxes, pour une entrée en vigueur au 1er novembre.
Mais, « dans un objectif de stabilité et de lisibilité des prix », pour les ménages et TPE aux tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVE) – soit 22,4 millions de compteurs -, la CRE propose de reporter cette hausse du TURPE au 1er février, date habituelle de révision des TRVE. Le but du report ? Rendre la hausse indolore, grâce à la baisse des prix de l’électricité qui entrent dans le calcul de la facture.
200 euros sur la facture annuelle
Même s’ils n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’avant-crise (40/50 euros par mégawattheure), ces prix de marché se stabilisent désormais autour de 60-70 euros par MWh, loin des pics de 2022, explique la CRE. La CRE anticipe ainsi « dans les conditions actuelles de marché et de fiscalité une baisse d’au moins 10% du TRVE en février 2025 », une première depuis le début de la crise énergétique.
Concrètement, dès février, pour un ménage moyen avec une facture annuelle de 2.000 euros, les économies sont estimées à au moins 200 euros par an. Cette réduction inclurait donc l’augmentation du TURPE et la hausse des droits d’accise sur l’électricité, un impôt que le gouvernement sortant a promis de réinstaurer autant que possible afin de sortir définitivement du coûteux bouclier tarifaire.
En théorie, car les opérateurs peuvent aussi décider de ne pas répercuter la hausse du TURPE. « Il n’est pas exclu que très peu le fassent », a indiqué la CRE à l’AFP. Ces fournisseurs proposent déjà des offres très inférieures au TRVE, d’environ 20 %. Dans sa délibération du 26 juin, la Commission a recommandé d’augmenter de 4,8 % le « tarif réseau », revu chaque année en août, pour tenir compte de la hausse des coûts de transport du gestionnaire de distribution Enedis, sorte de péage payé par les fournisseurs et répercuté sur les particuliers et les professionnels.
Une mise à jour « nécessaire », répète la CRE, alors que la France va devoir recourir davantage à l’électricité pour sortir des énergies fossiles. Dans un entretien accordé au Figaro mercredi, la présidente de la CRE Emmanuelle Wargon a également indiqué qu’elle travaillait avec Enedis pour redessiner le calendrier des heures pleines et creuses qui détermine le prix de certains abonnements.