Santé

Le talc, probablement cancérigène : l’OMS met en garde !

La récente alerte du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’OMS sur les dangers potentiels du talc a suscité un vif émoi dans la communauté scientifique. Cette substance naturelle (minéral silicate hydraté composé de magnésium, de silicium et d’oxygène), largement utilisée dans les poudres pour bébé et les produits cosmétiques, est désormais au cœur d’une controverse qui soulève d’importantes questions de santé publique.

Le CIRC, dans une approche prudente, a jugé approprié de classer le talc comme une substance « probablement cancérigène ». Cette décision, bien que fondée sur des preuves décrites comme « limité  » et fait l’objet de débats, met en évidence les risques auxquels pourrait être exposée une partie importante de la population.

Des preuves limitées mais inquiétantes

Les fondements de cette classification reposent sur trois axes principaux : les preuves « limitées » établissant Le talc lié au cancer de l’ovaire chez l’hommeavec des preuves jugées « suffisantes » pour son association avec le cancer chez les rats, et des preuves « solides » démontrant des mécanismes cancérigènes au niveau cellulaire humain.

Des études épidémiologiques ont montré une augmentation constante du taux de cancer de l’ovaire chez les femmes qui utilisent régulièrement du talc sur leurs parties génitalesCes résultats doivent toutefois être nuancés en prenant en compte un facteur de confusion potentiel : la possible contamination du talc par l’amiante, un agent cancérigène avéré.

Ce imbrication complexe de facteurs risque a amené le rapport publié le 5 juillet dans Le Lancet Oncologie pour conclure avec prudence : « Le rôle causal du talc n’a pas pu être entièrement établi. « .

Un débat scientifique intense

L’analyse nuancée de Kevin McConway, statisticien à l’Open University au Royaume-Uni, apporte un éclairage sur cette délicate question. Le scientifique met en garde contre les pièges d’une interprétation hâtive des conclusions du CIRCsoulignant que  » L’interprétation la plus évidente est en réalité trompeuse « En effet, la mission du CIRC se limite à évaluer le potentiel cancérigène d’une substance, sans définir les conditions précises de son action nocive.

Le caractère observationnel des études menées ne permet pas d’établir un lien de causalité direct et incontestable. McConway souligne ce point en déclarant : Il n’existe aucune preuve convaincante que l’utilisation de talc augmente le risque de cancer. « .

Parallèlement à ces débats scientifiques, l’industrie cosmétique est confrontée à des défis juridiques et réputationnels considérables. L’annonce du CIRC fait suite à une décision de Johnson & Johnson, géant de l’industrie pharmaceutique et cosmétique américaine. Ce dernier a récemment accepté de payer la somme colossale de 700 millions de dollars pour mettre fin aux allégations selon lesquelles elle aurait induit les consommateurs en erreur quant à la sécurité de ses produits à base de talc.

Bien que l’entreprise n’ait pas reconnu sa responsabilité, elle a néanmoins pris une mesure radicale de retirer ces produits du marché nord-américain dès 2020. Autrement dit:  » Ne vous inquiétez pas, tout va bien, mais nous retirons toujours nos produits du marché !  » Johnson & Johnson joue-t-il à la manière de Monsanto ou de Purdue Pharma (laboratoire responsable de la crise des opioïdes aux États-Unis) ?

Des recherches contradictoires

Une vaste méta-analyse portant sur 250 000 femmes aux États-Unis, n’a pas réussi à établir une corrélation statistiquement vérifiable entre l’utilisation de talc sur les zones génitales et l’incidence du cancer de l’ovaireUne divergence notable par rapport à l’alerte de l’OMS.

Ces divergences illustrent la nécessité d’une approche scientifique attentive et multidimensionnelle, capable de saisir les subtilités et les nuances d’un sujet aussi complexe que celui-ci. L’utilisation du talc s’inscrit dans un contexte plus large de pratiques d’hygiène, de modes de vie et d’expositions environnementales variées, compliquer l’isolement de son impact spécifique sur la santé. De plus, les effets potentiels du talc peuvent se manifester à long terme, nécessitant des études longitudinales coûteuses et complexes à mener.

Ensuite, la variabilité des méthodologies utilisées dans les différentes études peut également conduire à des résultats divergents. Les critères de sélection des participants, les méthodes de collecte des données et les approches statistiques utilisées peuvent tous influencer les conclusions obtenues. Cette hétérogénéité méthodologique complique la comparaison directe des résultats et leur synthèse.

Le sujet n’est donc pas clos, et mériterait des investigations scientifiques plus poussées. pour vérifier si l’alerte de l’OMS est réellement justifiée.

  • Le CIRC de l’OMS a classé le talc comme « probablement cancérigène » pour l’homme, même si cette décision n’est pas unanime.
  • Des études montrent une possible association entre le talc et le cancer de l’ovaire. Cependant, les preuves sont encore limitées et controversées.
  • Johnson & Johnson a retiré ses produits à base de talc du marché nord-américain en 2020, tout en niant toute responsabilité.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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