Le talc est classé comme probablement cancérigène par l’agence du cancer de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a également classé l’acrylonitrile, un composé utilisé dans la production de polymères, comme cancérigène.
Des experts du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), réunis à Lyon (France), ont publié leurs résultats vendredi 5 juillet 2024 dans la revue The Lancet Oncology.
Cancer des ovaires
Ils ont classé le talc, un minéral naturel extrait dans de nombreuses régions du monde, dont la carrière de Luzenac en Ariège, qui fournit 10 % de la production mondiale chaque année, comme « probablement cancérigène » pour l’homme, compte tenu d’une combinaison de preuves limitées de cancer chez l’homme (cancer de l’ovaire) et de preuves suffisantes chez les animaux de laboratoire.
Selon eux, l’exposition se produit principalement sur le lieu de travail lors de l’extraction, du broyage ou de la transformation du talc, ou lors de la fabrication de produits en contenant.
Dans la population générale, cela se fait notamment par l’utilisation de cosmétiques et de poudres corporelles contenant du talc.
Le risque de contamination du talc par l’amiante
Les experts n’excluent toutefois pas que les études ayant montré une augmentation de l’incidence du cancer soient biaisées. Si l’évaluation s’est concentrée sur le talc ne contenant pas d’amiante, la contamination du talc par l’amiante n’a pas pu être exclue dans la plupart des études sur les humains exposés, précisent-ils.
En juin, le géant pharmaceutique américain Johnson & Johnson (J&J) a conclu un accord définitif avec les tribunaux de 42 États américains dans une affaire de talc accusé d’avoir provoqué le cancer.
Une revue d’études publiée en janvier 2020, qui incluait 250 000 femmes aux États-Unis, n’a trouvé aucun lien statistique entre l’utilisation de talc sur les parties génitales et le risque de cancer de l’ovaire.
Dans les années 1970, des inquiétudes ont surgi concernant la contamination du talc par l’amiante, dont la nature est souvent proche des minéraux utilisés pour fabriquer le talc. Des études ultérieures ont souligné un risque plus élevé de cancer de l’ovaire chez les utilisatrices de talc.
L’agence OMS a également classé l’acrylonitrile, un composé organique volatil principalement utilisé dans la production de polymères, comme « cancérigène » pour l’homme.
Cancer du poumon et de la vessie
La décision est basée sur des « preuves suffisantes de cancer du poumon » et des preuves « limitées » de cancer de la vessie chez les hommes, selon le CIRC.
Ces polymères sont utilisés dans les fibres pour vêtements, les tapis, les plastiques pour produits de consommation ou les pièces automobiles.
L’acrylonitrile est également présent dans la fumée de cigarette. La pollution de l’air est une autre source d’exposition.