Le syndrome de La Havane pourrait être lié au renseignement russe, selon une enquête de médias
Le mystérieux syndrome de La Havane, dont souffrent depuis plusieurs années des dizaines de diplomates américains, pourrait être lié à une unité de renseignement russe, selon une enquête internationale du journal russe indépendant. L’initiédu magazine allemand Le Spiegel et la chaîne américaine CBS, publiée lundi 1euh avril. Les renseignements américains avaient estimé en mars 2023 « très improbable » si une puissance ou une arme étrangère est à l’origine de ces troubles mystérieux.
L’enquête journalistique, qui a duré plus d’un an, a révélé « découvert des éléments suggérant que ces incidents sanitaires anormaux (…) pourrait provenir de l’utilisation d’armes à énergie dirigée, maniées par les membres de l’unité 29155 » du GRU, le service de renseignement militaire russe. L’unité 29155, chargée des opérations à l’étranger, s’est déjà retrouvée au centre de plusieurs affaires, notamment accusée de tentative d’empoisonnement de l’ancien espion russe Sergueï Skripal au Royaume-Uni en 2018.
« Leur portée est mondiale pour la conduite d’opérations meurtrières et d’actes de sabotage »déclaré à L’initié un ancien haut responsable de la CIA, l’agence américaine de renseignement extérieur.
Moscou dément
Le Kremlin a rejeté cette enquête lundi. « Cela fait maintenant plusieurs années que ce sujet est gonflé dans la presse. Et depuis le début, elle a souvent été associée à la Russie.a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors d’une conférence de presse. « Mais personne n’a jamais publié de preuves convaincantes, donc tout cela n’est qu’une accusation sans fondement. »a-t-il déclaré.
L’enquête menée par les trois médias suggère que les premiers cas de syndrome de La Havane sont survenus en Allemagne deux ans avant ceux signalés à Cuba en 2016. À Francfort, un employé du consulat des États-Unis a perdu connaissance en raison de ce qui serait assimilé à un « fort rayon d’énergie ».
Dès 2016, les diplomates américains et canadiens en poste à Cuba disaient souffrir de problèmes, notamment de migraines, de vertiges, de nausées, de problèmes de vision, etc. « incidents de santé anormaux »selon la terminologie utilisée aux États-Unis, ont ensuite été signalées ailleurs dans le monde (Chine, Allemagne, Australie, Russie, Autriche), et même à Washington.
Dès le début, l’affaire a donné lieu à de nombreuses spéculations sur son origine. Certains responsables américains ont d’abord minimisé les symptômes, parfois attribués au stress ; d’autres discutent en privé d’éventuelles attaques et soupçonnent déjà des pays comme la Russie.