le suspect refuse son extradition de Suisse vers la France
Le 9 octobre, la justice française a déposé une demande auprès des autorités suisses pour l’extradition de Taha O., soupçonné du meurtre de l’étudiant de 19 ans.
La demande d’extradition de la France concernant Taha O., soupçonné du meurtre de Philippine en septembre, a été refusée par le principal suspect ce mercredi, indique une source proche du dossier à Figaroconfirmant les informations de BFMTV . Un procureur suisse l’a interrogé pour lui demander s’il souhaitait être extradé, ce qu’il a refusé. Il aurait alors pu regagner le territoire français dans quelques jours, grâce à une procédure simplifiée.
« L’accusé n’a pas consenti à l’extradition simplifiée »a indiqué un porte-parole de l’Office fédéral de la justice dans un courriel adressé à l’AFP, confirmant une information de la télévision publique suisse RTS. Le parquet de Paris a également confirmé à l’AFP avoir « J’ai appris par la justice suisse que le suspect avait été entendu le 16 octobre, et avait refusé son extradition par procédure simplifiée ».
Demande d’extradition le 9 octobre
« La procédure ordinaire d’extradition se poursuit »a indiqué le parquet de Paris, qui a ouvert le 21 septembre une information judiciaire pour viol et homicide après la découverte du corps de Philippine, une étudiante de 19 ans à l’université Paris-Dauphine. La jeune femme a été retrouvée enterrée au bois de Boulogne, dans l’ouest parisien. Taha O., un Marocain de 22 ans et principal suspect, a été arrêté à la gare centrale de Genève le 24 septembre.
La France a déposé une demande d’extradition le 9 octobre. Le ministère fédéral de la Justice peut suivre la volonté de l’accusé ou s’en écarter et exiger son extradition. Dans ce cas, l’accusé peut faire appel jusqu’au Tribunal fédéral, la plus haute autorité judiciaire de Suisse, et reste en détention jusqu’à la fin de la procédure d’extradition. « La procédure ordinaire peut durer plus d’un an, notamment dans les cas complexes et si toutes les voies de recours sont exploitées »précise la fiche d’information du ministère sur les procédures d’extradition.
« Développer notre arsenal juridique »
Ce meurtre a suscité une immense émotion en France et aussi un débat public virulent. Le suspect avait déjà été condamné en 2021 pour viol, puis libéré en juin 2024, « à la fin de la phrase » selon le parquet de Paris. Il a ensuite été placé dans un centre de rétention administrative (CRA) à Metz (est). A sa libération, il a été assigné à résidence dans un hôtel de l’Yonne, où il n’était jamais allé. N’ayant pas respecté son obligation de déclaration, il a été inscrit au fichier des personnes recherchées la veille du meurtre, le 19 septembre.
Il était soumis à une obligation de quitter le territoire (OQTF), ce qui a suscité de vives réactions, notamment de l’extrême droite. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a également exhorté « développer notre arsenal juridique ».