Dans ses mémoires à venir, Melania Trump consacre plusieurs pages au droit à l’avortement, se présentant comme une fervente défenseure de cette « liberté fondamentale ».
C’est une révélation qui laisse le lecteur un peu perplexe. Selon « The Guardian », Melania Trump affirme « défendre avec passion » le droit à l’avortement dans ses mémoires, à paraître le 8 octobre. Dans ce livre, que nos confrères se sont procurés à l’avance, l’épouse de Donald Trump écrit que « limiter le droit d’une femme » le droit de choisir d’interrompre ou non une grossesse non désirée revient à lui refuser le contrôle de son propre corps ». «J’ai toujours eu cette conviction en tête tout au long de ma vie d’adulte», explique la mère de Barron Trump.
Melania Trump écrit : « Il est impératif de garantir que les femmes aient l’autonomie nécessaire pour décider de leur préférence en matière d’enfants, en fonction de leurs propres convictions, sans aucune intervention ou pression du gouvernement. » Elle poursuit : « Pourquoi quelqu’un d’autre que la femme elle-même devrait-elle avoir le pouvoir de déterminer ce qu’elle fait de son propre corps ? Le droit fondamental d’une femme à la liberté individuelle, à sa propre vie, lui donne le pouvoir d’interrompre sa grossesse si elle le souhaite », soutient l’ancienne Première dame.
Un appel à la compassion et au bon sens
Dans les pages consacrées à ce thème, Melania Trump énonce mille et une « raisons légitimes pour lesquelles une femme choisit d’avorter », parmi lesquelles le danger pour la vie de la mère, le viol ou l’inceste, « une malformation congénitale, ainsi que de graves « Ces situations, qui ont des implications morales importantes, pèsent lourdement sur la femme et sa famille et méritent notre empathie. Pensez, par exemple, à la complexité inhérente à la décision de la mère de risquer sa propre vie pour accoucher », affirme Melania. Trump, avant de lancer un appel à la compassion.
Le droit fondamental d’une femme à la liberté individuelle, à sa propre vie, lui donne le pouvoir d’interrompre sa grossesse si elle le souhaite.
Melania Trump dans ses mémoires
Et d’affirmer que « la prochaine génération doit bénéficier de connaissances, de sécurité, de sûreté et de confort, mais que la stigmatisation culturelle associée à l’avortement doit être levée ». L’ancienne Première dame défend également le droit à l’avortement plus tard dans la grossesse et appelle à l’adoption de « normes de bon sens ».
Un discours complètement désynchronisé
Un discours qui semble sincère mais qui pose question tant il dénote la politique menée par son mari lorsqu’il était président et les propos tenus par Donald Trump et son camp lors de cette nouvelle campagne présidentielle. Sous son administration, les juges ont décidé d’annuler la décision fédérale qui protégeait le droit à l’avortement depuis 1973, et certains États dirigés par les Républicains ont depuis institué des interdictions draconiennes du droit à l’avortement. Plus récemment, Donald Trump a déclaré qu’il voterait « non » lors du référendum organisé le mois prochain en Floride pour protéger le droit à l’avortement dans cet État. Et son colistier JD Vance a indiqué qu’il soutiendrait une interdiction nationale du droit à l’avortement.
Melania Trump semble néanmoins consciente du décalage qui existe entre ses propres opinions – que le public découvre pour la première fois à travers ce livre – et celles de son mari. Elle affirme également être également en désaccord avec son mari sur certains aspects de la politique d’immigration – d’autant plus qu’elle est elle-même une ancienne migrante. « Les désaccords politiques occasionnels entre mon mari et moi font partie de notre relation », dit-elle, « mais j’ai pensé qu’il valait mieux les aborder en privé plutôt que de le contester publiquement. »
