Le succès surprise de « My Little Reindeer » : un « Fleabag » masculin
Depuis quatre semaines, cette série britannique en sept épisodes figure en tête des séries les plus regardées sur Netflix. Cette production s’inspire d’un one-man show autobiographique de Richard Gadd, tout comme « Fleabag » s’inspire d’un one-woman show à succès, de celle qui devint célèbre Phoebe Waller Bridge.
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Donny est un comédien raté. Toutes ses tentatives pour faire rire avec sa valise pleine d’accessoires laissent le public de marbre. Il est donc serveur dans un pub à Londres. Sa petite amie l’a quitté, mais il vit toujours avec les parents de son ex. Il s’est inscrit sur un site pour transsexuels mais se réunit dans des cafés chics et sombres, pour n’être vu de personne.
Sa vie change lorsqu’il aperçoit une cliente un peu rondelette, triste, assise à sa place au pub. Elle n’a pas d’argent pour boire un verre. Il le lui propose. Le sourire revient sur les lèvres de celle qui s’appelle Marthe, qui l’appellera bientôt « Mon petit renne ». Et elle se met à le suivre, à le harceler, à le « traquer », comme un pendu qui s’accroche à sa corde. Trois ans de harcèlement, 41 000 emails.
Mon petit renne est une série britannique qui débarque sur Netflix depuis quatre semaines, à la surprise générale. Mieux que des superproductions comme le problème des trois corps . Il faut dire qu’on est complètement absorbé par le personnage de Donny, et par son histoire, parfaitement racontée à travers sept épisodes qui distillent avec beaucoup d’humour noir l’histoire de ce trentenaire perdu d’aujourd’hui.
C’est Richard Gadd qui incarne son propre personnage. C’est sa véritable histoire. Il l’a d’abord raconté sur scène, dans un one-man show en 2019. Et il a eu la bonne idée de l’adapter en série. Exactement comme Phoebe Waller Bridge avait adapté la sienne sur scène, Sac à puces, dans une série à succès. Mon petit rennec’est le côté masculin de Sac à puces : le portrait sensible d’un jeune adulte perdu, aliéné de sa famille, troublé en matière de sexualité, et qui souffre aussi, c’est l’un des moments forts du quatrième épisode, une agression sexuelle.
L’auteur humoriste et acteur raconte que dans la vraie vie, il a vu en cette jeune femme du bar nommée Jessica Gunning, « quelqu’un qui n’allait pas bien, qui avait besoin d’aide et qui était assez vulnérable. »
L’histoire ne se termine pas de la même manière dans la vraie vie que dans la série. Mon petit renneune série forte, humaine, à la fois comique et thriller qui vous tiendra en haleine, à découvrir sur Netflix.