L’un des deux constructeurs détenteurs de la licence avait déjà vendu plus de 1,4 million d’unités avant la fin des Jeux paralympiques, et espère continuer à surfer sur sa popularité après l’été.
« Je ne pourrais pas imaginer terminer l’été sans mon souvenir Phryge ! » Comme si elle était retombée en enfance, Sarah, tout sourire, serre dans ses bras la peluche qu’elle a adoptée à la boutique officielle de Paris 2024, au bas des Champs-Élysées. Haltérophile, surfeuse, fêtarde, danseuse… En quelques semaines, la mascotte s’est imposée comme la star des Jeux olympiques et paralympiques, dont elle est devenue une icône inoubliable et amusante. Naturellement, elle s’envole dans les rayons des magasins.
Marie, qui hésite devant les différents modèles du mégastore des Champs, est venue chercher deux peluches pour ses petits-enfants. Ce seront deux de taille moyenne, en version paralympique, avec la jambe prothétique et les Agitos dessinés sur le ventre. Derrière elle, deux gendarmes en uniforme font une pause pour faire leurs courses… les mains pleines de Phryges. Charles, un jeune Parisien, voulait aussi « garder un souvenir » de cette parenthèse enchantée, et il ne voyait pas quoi prendre d’autre que la petite mascotte rouge. « Elle est le symbole des Jeux. »
« Les ventes ont décollé après la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques le 26 juillet et n’ont fait que croître. »se réjouit Alain Joly, président de Doudou et compagnie, l’un des deux fabricants détenteurs de la licence de peluches. « surpris » en raison de l’engouement autour de la mascotte, il a vendu 1,4 million de Phryges avant la fin des Jeux Paralympiques, dont 350 000 fabriqués en France – les autres sont fabriqués en Asie. Chez Gipsy Toys, l’autre détenteur de la licence, on affirme avoir été « numéro un des ventes en hypermarchés et supermarchés » avec le modèle classique de 15 centimètres.
Paris 2024 a pourtant déclenché très tôt – dès le début des Jeux Paralympiques – des promotions agressives sur les peluches, bradées à -50% dans les boutiques officielles. Alain Joly aurait préféré que l’on n’en arrive pas là aussi vite, « pour mieux promouvoir le produit ». L’opération a néanmoins boosté les ventes… Et fait quelques heureux, comme ce groupe scolaire de passage à la boutique Champs après un test, où les enfants étaient ravis de trouver des peluches à 10 euros au lieu de 20. « Exactement ce que mes parents m’ont donné ! »
Si la Phryge olympique a été plébiscitée, son homologue paralympique l’a été également « très bon prix »affirme Alain Joly, qui observe une « un vrai favori des Français » pour cette version avec prothèse de jambe. Les fabricants comptent toujours sur la vague de « Phrygemanie » pendant quelques mois après la fin des Jeux, au moins pour écouler leur stock. Ils aimeraient même en remettre sur le marché, si la demande se maintient. Déterminée à nous prouver qu’elle n’est pas qu’un amour d’été qui s’éteint à la rentrée, la Phrygé n’est pas prête à tirer sa révérence.
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