Le Stade Français aura-t-il vraiment sa chance en Champions Cup ?
Si le staff parisien insiste sur le fait que la « grande » Coupe d’Europe de rugby est un objectif cette saison, l’équipe remaniée envoyée ce samedi en Irlande sème le doute sur cette ambition.
L’ambition était affichée en début de saison. Cette fois, le Stade Français allait disputer la Champions Cup avec l’envie d’y réussir. Une promesse après un naufrage. La saison dernière, enfin de retour sur la grande scène continentale après huit ans de disette, le club parisien a abandonné. Quatre défaites en autant de matches pour des Soldats Roses qui avaient clairement priorisé le Top 14. Avec succès puisqu’ils atteignent les demi-finales.
Patatras. Cette saison, l’amélioration a cédé la place à une météo plus que maussade. Après 11 journées de championnat, la SFP stagne en bas du classement, 12ème avec déjà sept défaites au compteur. Une situation d’urgence qui pourrait, pensait-on, mettre à mal les ambitions européennes.
Surprise donc, ces derniers jours, lorsque les Parisiens claironnaient leur détermination à tenter leur chance en Champions Cup. Et ce, malgré une adversité de taille : deux clubs anglais, Saracens et Northampton (qui ne font pourtant pas étincelle en Premiership, respectivement 4e et 8e, sur 10), la franchise sud-africaine des Pretoria Bulls (une seule défaite cette saison en URC ) et la province irlandaise de Munster.
L’année dernière, nous n’étions pas assez bons. Cette fois, nous voulons cibler cette compétition. Nous avons le groupe pour faire quelque chose à Munster
Jérémy Ward
Le premier rendez-vous est fixé ce samedi dans le mythique Thomond Park, célèbre pour son Armée Rouge. Face à Jack Crowley et ses coéquipiers, en mode diesel pour l’instant (11ème de l’URC avec quatre défaites en sept journées), la confrontation servira d’entrée pour révéler l’ambition, réaffirmée donc, de Laurent Labit : « Cette saison, nous visons à performer dans les deux compétitions, le Top 14 et la Coupe d’Europe. »
Message reçu et relayé par sa troupe, le Capitaine Jeremy Ward en tête. « Cette Champions Cup est très importante pour nous. L’année dernière, nous n’étions pas assez bons. Cette fois, nous voulons cibler cette compétition. Nous avons l’équipe pour faire quelque chose à Munster. Nous sommes là pour gagner des compétitions »» a martelé le centre sud-africain jeudi.
Toutefois, le calendrier s’annonce infernal avec, ensuite, la réception des Saracens, puis un match crucial en vue du maintien contre Perpignan ainsi que des chocs contre le Stade Toulousain et l’UBB en Top 14, avant de recevoir Northampton en Champions Cup où un déplacement en Afrique du Sud, chère en énergie, est au programme pour conclure la phase de poules !
Beaucoup de cadres laissés au repos
Des déclarations d’intention fortes et renouvelées. Dont la crédibilité a été remise en cause ce vendredi lors de la révélation de l’équipe alignée face au Munster. De nombreux cadres laissés au repos – Jeremy Ward, Paul Gabrillagues, Léo Barré, Brad Weber ou encore Sekou Macalou – Louis Carbonel placé sur le banc. Et des titularisations inattendues comme celles du jeune demi de mêlée Thibaut Motassi, de l’ailier Charles Laloi ou encore de Pierre Boudehent au centre…
Le staff parisien avait annoncé une équipe légèrement remaniée, quelques rotations. Mais leur ampleur est surprenante. « Nous ne voulons pas avoir un gros turnover, simplement gérer le gros bloc qui arrive, avec huit matches consécutifs, avait pourtant assuré l’entraîneur-chef, l’Anglais Paul Gustard. L’équipe est très enthousiaste à l’idée de relever ce défi. C’est l’occasion pour certains joueurs qui jouent moins de porter le maillot.
C’est un match de rugby comme les autres, je ne fais pas de distinction, ça ne m’impressionne pas…
Le jeune demi de mêlée Thibault Motassi
C’est le cas du jeune demi de mêlée Thibault Motassi, qui ne cache pas son enthousiasme avant de disputer le premier rendez-vous européen de sa carrière. « Franchement, je suis content de continuer les matches et de défier le Munster. Je gratte pendant des minutes et je ne me pose aucune question. C’est un match de rugby comme un autre. Je ne fais pas de distinction, ça ne m’impressionne pas… »
On saura donc très vite si cette volonté affichée de mener une campagne européenne et une opération « remontada» en Top 14, c’est réaliste. En cas de désillusion avec le Munster, puis les Saracens, il y a fort à parier que la Champions Cup sera une nouvelle fois reléguée au second plan. « Depuis un mois, nos performances sont meilleures, souligne Paul Gustard. Cette compétition est aussi l’occasion pour toute l’équipe de continuer à progresser. Cela ressemble déjà au discours de la saison dernière…
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