Santé

Le soja, un perturbateur endocrinien féminisant consommé bien trop souvent par les femmes enceintes et les enfants

Sur les réseaux sociaux, les internautes ne cessent de susciter de nouveaux débats. Et c’est bien souvent sous les posts des influenceurs que chacun se fait son avis. En plein mois d’août, et quelques semaines avant d’accoucher, Victoria Mehault a posté une vidéo sur TikTok dans laquelle elle dévoilait ses courses.

Dans les commentaires, chacun a son petit mot à dire. « Tant de courses pour deux ? », « Mon Dieu, qui mange encore du surimi », « Le poulet n’est pas terrible ». Très bien, Mesdames. Mais parmi tous ces commentaires, osons le dire, inutiles, l’un d’eux a retenu notre attention.

« Petite info sur le soja : n’en consommez pas trop si vous attendez un garçon car le soja est féminisant »assure un internaute sous la vidéo. Maintenant, on veut en savoir plus. Vous aussi ? Ça tombe bien, on a fait quelques recherches et on vous dit tout ce qu’il y a à savoir sur le sujet. Suivez le guide.

Pauvre en cholestérol et en sucre, le soja est également riche en oméga-3 et oméga-6. Ces acides gras sont particulièrement bénéfiques pour le système immunitaire humain, ainsi que pour les systèmes artériel et cardiaque. De plus, le soja est riche en fibres et en protéines. Ce qui le rend particulièrement intéressant pour les végétariens et les flexitariens. Vous conviendrez donc que, sur le papier, le soja a tout pour plaire.

Depuis quelques années, le soja est de plus en plus présent dans les rayons des supermarchés, et par extension dans nos réfrigérateurs. Selon le baromètre Sojaxa, association de promotion des aliments à base de soja, 67 % des Français ont consommé des produits contenant du soja en 2019 contre 41 % en 2014. Aujourd’hui, on le retrouve dans les yaourts, les steaks, les crêpes et les boissons végétales. Et nous en consommons aussi, et notamment sous sa forme la plus connue : la sauce soja. Pourtant, malgré un nutri-score quasi parfait, le soja n’a pas forcément que des vertus.

Pour se protéger de ses prédateurs, le soja a développé une quantité folle de molécules peu comestibles. Parmi celles-ci, on retrouve les phytoestrogènes. Bref, des molécules qui agissent de la même manière que les hormones féminines. Certaines d’entre elles, appelées isoflavones, vont agir avec les récepteurs d’œstrogènes présents chez les femmes, les hommes et les enfants. Résultat ? Le corps réagit comme si l’hormone était bel et bien présente et les effets secondaires se déclenchent en cascade.

Chez les femmes, une consommation excessive de soja peut être associée à des menstruations plus longues et à une baisse de la fertilité. Chez les hommes, la consommation de grandes quantités d’isoflavones peut affecter les niveaux de testostérone et la fertilité. Chez les enfants, l’exposition aux phytoestrogènes suscite également des inquiétudes. Certains craignent qu’une exposition élevée puisse affecter le développement hormonal. Cela pourrait favoriser le développement de fibromes ou perturber les cycles des petites filles, par exemple.

Les autorités sanitaires françaises recommandent aux femmes enceintes de limiter leur consommation quotidienne de soja à un seul aliment par jour. Les isoflavones du soja peuvent agir comme des œstrogènes faibles dans l’organisme. Une consommation élevée de soja pendant la grossesse pourrait théoriquement affecter le développement hormonal du fœtus.

De même, il est recommandé de ne pas donner de produits à base de soja aux enfants de moins de 3 ans, et le moins possible aux jeunes enfants et aux préadolescents. Ils pourraient voir leur fonctionnement hormonal et sexuel influencé.

Attention cependant : si certaines études sur les animaux ont suggéré que des niveaux élevés d’isoflavones pourraient perturber le développement reproductif des fœtus ou le fonctionnement hormonal des enfants et des adultes, ces résultats n’ont pas été confirmés chez l’humain. De même, des études à long terme sur des enfants nourris au lait maternisé à base de soja n’ont pas montré de différences significatives en termes de développement sexuel ou de puberté par rapport à ceux nourris au lait maternisé.

Les produits à base de soja sont consommés depuis des millénaires en Asie, et sans aucun souci. Et pour cause : comme pour toute autre substance active sur l’organisme, tout est une question de dosage. Depuis 2005, les autorités françaises recommandent de ne pas dépasser 1 mg d’isoflavones/kgpc/jour pour un adulte.

Le dosage, oui. Le mode de cuisson, aussi. En Asie, on fait tremper les graines de soja pendant des heures avant de les faire bouillir. Cette préparation réduit leur concentration en isoflavones. Réduire, et non éliminer complètement. Mais si la consommation d’isoflavones vous préoccupe, il peut être préférable de limiter la quantité de soja consommée plutôt que de tenter d’éliminer complètement ces composés.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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