NARRATIF – Il semblerait que tout le monde se rue vers le bon vieux LP. Tout d’abord, c’est faux. Ensuite, ce n’est pas forcément une bonne affaire.
Ce n’est plus une petite musique qu’on entend depuis des années, c’est une vraie symphonie, limite « Sturm et Drang » : le disque vinyle ferait son grand retour. Les jeunes raffolent du côté vintage du bel objet (ah, les pochettes du label Blue Note !, les disques de nos parents ou grands-parents !), les quinquagénaires et ne tarissent pas d’éloges sur ses qualités sonores. Le son analogique serait « plus chaleureux » que le numérique, bref, ce serait le Graal en matière de restitution sonore. Et tout cela serait très sain pour l’industrie musicale.
La réalité est toute autre : en 2023, les supports physiques représentaient un quart du marché de la musique, le reste allant au streaming. Près de 10 millions de CD ont été vendus contre 5,5 millions de disques vinyles. On voit bien qu’on ne peut guère parler d’explosion du bon vieux LP. Le plus juste serait de parler de mode. Aux États-Unis, une étude a montré que la moitié des acheteurs de vinyles ne disposent pas de platine vinyle pour…