Le Smic à 1.600 euros et l’ISF sont des « horizons », estime Castets, qui veut « chercher des accords » avec les députés, hors RN
Dans une interview, la candidate du Nouveau Front populaire à Matignon a assuré vouloir chercher des accords « avec tout le monde » – sauf le RN – pour trouver une majorité à l’Assemblée nationale.
Un premier renoncement pour la gauche ? La candidate à Matignon du Nouveau Front populaire, Lucie Castets, a adressé lundi une lettre à tous les parlementaires, sauf ceux du Rassemblement national, pour adresser la « méthode » de sa coalition pour gouverner. Du moins, si le haut fonctionnaire était nommé à Matignon par Emmanuel Macron dans les prochaines semaines. Dans cette lettre, que Le Figaro consultée, elle présente « Cinq grandes priorités ». L’un d’eux concerne « améliorer le pouvoir d’achat (…) : augmenter les salaires, notamment le SMIC et les bas salaires ».
Interrogé ce mardi 13 août par nos confrères de parisien Sur cette formulation, qui s’éloigne clairement de la promesse d’un salaire minimum à 1.600 euros mise en avant à de nombreuses reprises par le Nouveau Front Populaire lors de la campagne des législatives, l’ancien directeur de Tracfin nie avoir mis la proposition de côté, et évoque une « horizon ». « Cela reste des horizons. Nous avons un objectif clair d’amélioration significative du pouvoir d’achat, cela sera bon pour l’économie et les patrons le savent. »dit-elle. Et elle continue : « Sur les modalités de mise en œuvre, il faudra en discuter avec les partenaires sociaux à qui nous voulons redonner la main. »
« On veut chercher des accords »… sauf avec le RN
Autre absence majeure de la lettre de Castets : l’impôt sur la fortune, pourtant largement mis en avant par le NFP. « En matière de fiscalité, notre objectif est de procéder avec une forme de cadence en fonction de ce qui est faisable à court et moyen terme, pour toujours prévoir des recettes face aux dépenses. Notre volonté est d’aller chercher les ressources fiscales auprès des plus aisés. »assure Lucie Castets.
Tout au long de son entretien, l’amie proche d’Anne Hidalgo appelle à la recherche d’un compromis « avec tout le monde » – sauf avec le Rassemblement national – afin de construire une majorité. « J’ai toujours été très clair sur le sujet : le programme du PFN est notre base de travail mais il a été construit pour l’exercice du pouvoir en cas de majorité absolue. Maintenant, nous ne sommes pas fous, nous savons très bien que notre majorité est relative. Donc sur cette base programmatique, nous voulons chercher des accords. »assume Lucie Castets avec la parisien.
Et de se demander, enfin, pourquoi son nom n’est pas cité pour Matignon, là où ceux de Xavier Bertrand ou de Bernard Cazeneuve circulent abondamment. « Je ne comprends pas la logique institutionnelle qui est derrière tout ça. Le parti de Xavier Bertrand a fait un résultat extrêmement faible aux élections. Je n’ai pas l’impression que les noms qui circulent renvoient à un changement de politique et de méthode, auquel aspirent les Français. »