Peu après avoir entamé son quatrième mandat de Premier ministre l’automne dernier, Fico et son gouvernement ont cessé de communiquer avec quatre médias indépendants respectés qu’il considérait comme « hostiles », notamment TV Markíza – la chaîne la plus regardée du pays, avec 27 pour cent de part de marché – ainsi que ainsi que les quotidiens Denník N et SME et le site d’information Aktuality.
Le retour de Fico au pouvoir s’est accompagné d’une « attaque ouverte contre les médias indépendants », selon Matúš Kostolný, rédacteur en chef de Denník N.
« Depuis le premier jour après les élections, il s’en prend aux journalistes, nous traitant de rats… Fico a toujours attaqué les journalistes, mais maintenant il adopte une ligne encore plus dure, nous traitant d’ennemis et engageant l’ensemble du gouvernement à faire de même », a déclaré Kostolný. .
En 2018, le journaliste d’investigation Ján Kuciak et sa fiancée Martina Kušnírová ont été assassinés, déclenchant les plus grandes manifestations dans le pays depuis la chute du régime communiste en 1989 et conduisant à la démission de Fico de son poste de Premier ministre, à mi-chemin de son troisième mandat.
Selon Kostolný, la tragédie a incité les journalistes slovaques à lutter encore plus durement contre l’oppression étatique.
« La Slovaquie compte encore de nombreux médias indépendants et des journalistes courageux, mais Fico s’efforce de les faire taire et de les intimider », a déclaré Kostolný. « Après avoir vécu l’expérience que nous avons vécue dans les années 1990 sous (alors Premier ministre Vladimír) Mečiar, je pense que nous sommes mieux préparés aujourd’hui que nos collègues hongrois, par exemple. »
