le site d’essai d’hydrolienne repris par une fondation
Une petite station de mesure qui affleure la Garonne, en aval du pont de pierre, côté rive gauche. Salinité, température, turbidité ou encore oxygène dissous, WiMo collecte des informations sur la qualité de l’eau pour le compte de la société d’assainissement de Bordeaux Métropole. Objectif louable mais sans doute loin des grands desseins de Seeneoh, cette entreprise…
Une petite station de mesure qui affleure la Garonne, en aval du pont de pierre, côté rive gauche. Salinité, température, turbidité ou encore oxygène dissous, WiMo collecte des informations sur la qualité de l’eau pour le compte de la société d’assainissement de Bordeaux Métropole. Objectif louable mais sans doute loin des grands desseins de Seeneoh, cette entreprise fondée en 2015 qui entendait faire de la Garonne, du moins les 7 hectares attribués par le Grand Port Maritime à proximité du centre-ville de Bordeaux, un terrain d’expérimentation à grande échelle pour fabricants d’hydroliennes. Seeneoh sera prochainement liquidée, ses équipements ayant été transférés à Open-C, une fondation à but non lucratif dont le « modèle est beaucoup plus durable », fait valoir Étienne Pourcher, directeur des partenariats et de la communication de la nouvelle entité.
L’annonce a été faite lors d’un premier « comité de liaison » du chantier au chantier Nicolas, mercredi 15 mai. Car si les deux dernières années ont été blanches, à l’exception de WiMo, les promoteurs de l’hydrolien ont encore des espoirs dans la pertinence du site de Bordeaux, qui dispose de trois emplacements, d’une plateforme et d’un raccordement au réseau de distribution d’électricité. 2,65 millions d’euros ont été investis, dont 63 % de financement public, entre la Région, Bordeaux Métropole et l’État, via le programme d’investissements d’avenir. Hydroquest pour un an, Design Pro Renewables pour deux ans et HPGS pour quatre mois : quitte à embellir la fin du cycle, « il y a presque toujours eu des clients sur place », souligne Étienne Pourcher, « et ils sont tous repartis très satisfaits ». ».
Un Américain intéressé
Ce sont en effet cinq sites tests français qui passent sous le contrôle de cette nouvelle fondation, qui s’appuie sur des piliers de la recherche (École centrale de Nantes, Ifremer) ainsi que sur des industriels et des collectivités. Intérêt : « une flexibilité proche d’une entreprise », présente Étienne Pourcher, et le fait d’être « reconnu par l’Europe comme une infrastructure de recherche » éligible à un financement. « Un seul opérateur national donne une visibilité internationale : en France, il y a des capacités d’accueil sur l’hydrolienne. » Très concrètement, c’est aussi une manière de mutualiser les moyens, en fonction des métiers des sites. Le montant n’est pas connu mais, avant de transférer ses actifs à la fondation, Seeneoh a vu ses comptes redynamisés grâce à un « effort important de nos actionnaires (1) », souligne Marlène Kiersnowski, directrice de Seeneoh.
Bonne nouvelle pour Open-C, un nouvel opérateur s’intéresse également au site bordelais : l’américain ORPC, qui développe depuis vingt ans des turbines dans les courants d’eau pour les « micro-réseaux » électriques des petites collectivités. Sous les fenêtres de Bordeaux, la Garonne constituerait un site de « démonstration » idéal, estime Brendan Cahill, directeur du développement commercial européen à l’ORPC, volontiers présenté à l’issue du comité de liaison mercredi. Sous réserve d’obtenir un financement, une turbine pourrait être installée « l’année prochaine », précise Marlène Kiersnowski.
(1). Moon Energy, Cerenis, Laser Route et Valorem.