Le service public hospitalier britannique est dans une situation désespérée, Keir Starmer s’engage à le réformer sur 10 ans

Le rapport n’a choqué aucun Britannique. Ils savent depuis des années que leur système de santé a une fuite d’eau. C’est l’une des raisons pour lesquelles une majorité d’électeurs a décidé de se rallier au Labour cet été. Le Premier ministre Keir Starmer, à peine arrivé au pouvoir, s’est mis à la tâche. Avant de réformer, encore fallait-il savoir exactement ce qui clochait au sein du National Health Service (NHS). Les résultats, publiés mercredi 11 septembre, sont édifiants, rapporte le New York Times.

Le service de santé doit « soyez réformé ou mourez », Keir Starmer a réagi avec véhémence. « Les gens ont le droit d’être en colère. Pas seulement parce que le NHS nous est cher, mais parce que certaines des défaillances mises en évidence sont des questions de vie ou de mort. »Le Premier ministre britannique s’est adressé à la nation, jeudi 12 septembre, pour évoquer plus en détail les actions à mettre en place.

Le Royaume-Uni n’est plus un exemple de bonne gestion de la santé publique

La réforme ne se fera pas du jour au lendemain. Des décennies de définancement du système de santé ne pourront pas être annulées en quelques mois, voire en quelques années, prévient l’auteur du rapport, le professeur Ara Darzi, chirurgien et membre de la Chambre haute britannique. Il souligne que le Royaume-Uni est désormais loin derrière d’autres pays en termes d’investissement dans la technologie, les infrastructures et les équipements de diagnostic.

Le professeur Darzi constate une dégradation de l’accès aux services de santé au cours de la dernière décennie, mais aussi une baisse de la qualité des soins prodigués. Les délais d’attente aux urgences sont responsables de 14 000 décès par an dans le pays. Une situation délicate depuis les années 2010 mais rendue encore plus problématique par la pandémie de Covid-19.

La réforme sera longue et très ambitieuse, prévient Keir Starmer

Alors que les maladies de longue durée augmentent et que la population britannique vieillit, le gouvernement de Keir Starmer doit trouver un moyen d’inverser le déclin du NHS. L’une des idées qui a déjà été évoquée, explique la BBC, est d’allouer une grande partie du budget de la santé aux médecins de ville et à d’autres centres de soins non hospitaliers, afin d’alléger la pression sur ces derniers.

Dans son discours du 12 septembre, suivi par Sky News, Keir Starmer a donné quelques détails de son plan sur dix ans, qu’il présente ainsi : « la plus grande réforme du NHS » depuis sa création pendant la Seconde Guerre mondiale. Le plan complet devrait être dévoilé au public dans les prochains mois. En attendant, le Premier ministre estime que l’argent à lui seul ne suffira pas à sauver le système : « Il faut réparer les tuyaux avant d’ouvrir les robinets. » Parmi ses promesses, nous trouvons sa volonté d’être « plus ambitieux » autour de la santé mentale et des soins dentaires des enfants.