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Le sénateur Ian Brossat déposera un projet de loi pour permettre aux villes d’interdire leur circulation

Le sénateur Ian Brossat déposera un projet de loi pour permettre aux villes d’interdire leur circulation

Ces véhicules lourds et imposants ont été à nouveau pointés du doigt le mois dernier, après la mort d’un jeune cycliste écrasé par un SUV à Paris. Pour les élus communistes, il est urgent de restreindre leur présence dans la ville.

La mort à Paris il y a un mois de Paul Varry, un jeune homme de 27 ans renversé par un conducteur de SUV alors qu’il circulait à vélo, provoque encore des répliques. Ce drame a mis sur le banc des accusés les SUV, ces véhicules imposants qui inondent le marché automobile depuis plusieurs années. Après avoir proposé leur interdiction à Paris suite au décès de Paul Varry, le sénateur et conseiller de Paris Ian Brossat souhaite désormais restreindre leur circulation au niveau national.

L’élu communiste s’apprête en effet à déposer cette semaine un projet de loi pour « donner aux élus locaux les moyens d’encadrer, voire d’interdire, la présence des SUV en ville pour des raisons environnementales et de sécurité ». « En zone urbaine, où le partage de la route est parfois difficile, interdire les SUV dans certains secteurs semble nécessaire afin de protéger les autres usagers »écrit-il dans son texte juridique, consulté par Le Figaro. Un éditorial qui se limite aux SUV les plus lourds, c’est à dire ceux de plus de « 1,8 tonnes pour les véhicules thermiques » et plus que « 2 tonnes pour les véhicules 100 % électriques afin de tenir compte de leurs contraintes spécifiques »indique sa proposition de loi. Soit « une minorité de véhicules, ceux qui sont les plus encombrants et qui posent le plus de problèmes »Ian Brossat l’a déclaré jeudi dernier sur BFM Paris Île-de-France.

« Plus sujet aux accidents » et « empreinte carbone élevée »

Pour justifier cette volonté de réduire la place des SUV en ville, Ian Brossat a affirmé sur le plateau de la chaîne locale que ces véhicules étaient « plus sujet aux accidents, plus lourd et donc plus dangereux ». Dans son projet de loi, l’ancien adjoint à la maire de Paris cite plusieurs études étrangères – les statistiques sont rares en France – dont une réalisée en Suisse par l’assureur AXA, montrant que « ces véhicules, notamment ceux de plus de 2,1 tonnes, provoquent 10 à 27 % d’accidents en plus que les autres types de voitures ». Ou une autre, réalisée par un institut belge spécialisé en sécurité routière, garantissant que, pour les usagers vulnérables, « le risque de blessure mortelle augmente de 50 % en cas de collision avec un véhicule de 1 800 kg, par rapport à un véhicule de 1 200 kg ».

A côté de leur prétendue dangerosité, Ian Brossat insiste aussi sur le caractère anti-écologique de ces voitures. « Les gros véhicules, notamment les SUV de plus de 1,8 tonnes, qu’ils soient thermiques ou électriques, ont une empreinte carbone élevée »écrit-il dans sa facture. Il cite l’Agence internationale de l’énergie et affirme que « Un SUV électrique produit une empreinte carbone 70 % plus élevée qu’une voiture électrique standard ». « Les SUV thermiques, quant à eux, consomment en moyenne 20 % de carburant de plus qu’un véhicule classique »ajoute-t-il. D’autres griefs sont évoqués, comme « hausse des prix des véhicules, notamment sur le marché de l’occasion », induit par le développement du marché des SUV, ou le problème « l’occupation et le partage de l’espace urbain » causés par ces véhicules plus gros.

Mais cette mesure n’a pas vocation à interdire les SUV sur tout le territoire français. « Il y a sans doute des domaines où nous avons besoin de ce type de voiture, notamment sur les routes de campagne »a souligné Ian Brossat, interrogé par France 3 Paris Île-de-France. Pour le sénateur communiste, il s’agit d’interdire ces véhicules « dans les agglomérations qui le souhaitent, sur décision du conseil municipal »a-t-il déclaré sur BFM Paris. Toutefois, le chemin vers l’adoption de ce projet de loi est long et étroit. Le texte devrait d’abord surmonter l’obstacle d’un Sénat à majorité de droite, puis d’une Assemblée nationale fragmentée, où la gauche aurait besoin du soutien des autres blocs pour faire adopter cette loi.

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