Le Sénat tape dans les doigts de la LFP et de Vincent Labrune – France – LFP
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La rémunération de Vincent Labrune
Techniquement, le rapport rendu par le Sénat ce mercredi devait être adressé à toutes les ligues sportives du pays. Mais dans sa liste de 35 recommandations pour leur amélioration, la chambre haute cible particulièrement la LFP, sans la nommer. C’est notamment le cas au point 19 : « Instaurer un plafond sur la rémunération des présidents de ligues professionnelles, similaire à celui existant pour les entreprises publiques (450 000 euros) et limiter le montant de leur indemnité de départ à six mois de salaire hors primes. »
Cela fait directement écho à la polémique autour de la rémunération de Vincent Labrune, le président de la LFP, qui a vu le montant annuel de sa fiche de salaire passer de 420 000 euros à 1,2 million. Conscient de l’indécence de ses émoluments, l’ancien patron de l’OM avait accepté une réduction à 840 000 euros. Il est clairement incité à réduire encore son salaire. « Quand on voit qu’aujourd’hui la ligue est obligée de faire des économies, je pense que le premier signal à envoyer c’est que le président peut faire un effort sur les rémunérations. »a envoyé Michel Savin, sénateur LR et rapporteur du texte, en conférence de presse.
Les sénateurs ont également pointé le ticket supplémentaire que Labrune met dans sa poche en tant que président de la filiale commerciale de la LFP : « Préciser dans la loi que la fonction de président de la filiale commerciale d’une ligue professionnelle n’est pas rémunérée lorsqu’elle est exercée par un représentant de la Ligue » (point 20).
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Contrôle du budget de la LFP et de ses dirigeants
Face à la situation économique catastrophique du football français, les sénateurs ont recommandé que la Ligue soit soumise au contrôle financier de la Cour des comptes (point 8) : « Confier à l’organisme de contrôle et à la Cour des comptes la mission de contrôler les comptes des ligues professionnelles et de leurs filiales commerciales dans le cadre de la mise en œuvre de la subdélégation. » C’est dire que l’argent est bien utilisé pour les missions de service public déléguées par l’État à la fédération, qui en subdélégue une partie à la Ligue.
« Aujourd’hui, la Cour des comptes procède à un audit du financement de la fédération. Je pense que c’est plus simple pour tout le monde si la LFP peut aussi avoir cette obligation de démontrer sa gestion financière et si la Cour des comptes peut émettre un avis »a expliqué Michel Savin. Lors de leur inspection surprise au siège de la LFP, mi-septembre, les sénateurs étaient stupéfaits. « Il y a un contraste entre le style de vie de la ligue et la situation financière des clubs. Cette situation est frappante »avait même alerté Michel Savin.
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La nécessité d’avoir un seul diffuseur
Cet été, la LFP et Vincent Labrune se sont ridiculisés dans l’émission des droits TV, finalement attribués à DAZN et beIN Sports pour 500 millions par an, bien loin des montants attendus. A ce sujet, le Sénat a encouragé la Ligue à ne pas choisir un seul diffuseur. « Face à la montée en puissance des compétitions concurrentes de la Ligue 1, qui reconfigure le marché des droits sportifs, repenser la régulation des appels d’offres dans l’intérêt du consommateur, en facilitant l’attribution des droits à un seul diffuseur et en tenant compte de la généralisation des droits sportifs. de nouveaux modes de consommation » (point 27).
Les parlementaires en ont également profité pour s’adresser à Nasser al-Khelaïfi, à la fois présent au conseil d’administration de la Ligue et président de beIN Sports : « Introduire une incompatibilité entre la fonction de membre du conseil d’administration d’une ligue professionnelle ou de sa société commerciale et la détention d’intérêts ou l’exercice de fonctions au sein d’une société de diffusion audiovisuelle » (Point 24).
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Une gouvernance à revoir
La LFP brille non seulement par sa gestion financière cataclysmique, mais aussi par une gouvernance très nébuleuse, comme en témoigne la dernière élection présidentielle. Sur cet aspect, les sénateurs ont tout donné et ont recommandé notamment la mise en place d’un« une obligation de déclaration d’intérêts et de situation financière à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) pour les directeurs généraux des ligues » (point 21).
Ma conviction est que le sport doit toujours rester au cœur de la société et plus particulièrement le football, sport populaire par excellence. Au cœur de la société, cela signifie pour le bénéfice de tous, partagé par tous et porté par tous. pic.twitter.com/LQn1jgzJlw
-Michel Savin (@MichelSavin38) 30 octobre 2024
En plus de vouloir « doit établir un comité d’audit et un comité de rémunération, comprenant des administrateurs indépendants » (point 22), le Sénat estime nécessaire la présence de« un minimum de cinq administrateurs qualifiés indépendants au sein des ligues professionnelles » (point 25). Enfin, il s’agit également de donner une voix consultative aux sympathisants lors de l’assemblée générale et du conseil d’administration (point 26).
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Réduisez la masse salariale du club et protégez la santé des joueurs
Avec cette crise économique, les finances de la plupart des clubs français tirent la langue. Le Sénat recommande donc de réduire le barème en limitant « la part de la rémunération du personnel en réduisant la masse salariale » (point 33), et « en fixant un nombre maximum de 30 contrats de joueurs professionnels par club de Ligue 1 ou de Ligue 2 » (point 32).
La chambre haute a également réfléchi à la santé des joueurs, et s’est notamment positionnée contre la tenue du Mondial des clubs : « Faire de la santé des joueurs une priorité en ralentissant la multiplication des compétitions, en s’opposant aux propositions ‘coupe du monde des clubs’ de la FIFA et en limitant le nombre annuel de matches par joueur professionnel. »
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