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le secteur réclame une « vraie concertation »

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Le secteur aérien français a demandé lundi au gouvernement une « véritable concertation » sur le projet d’augmentation de la fiscalité de ses activités, jugé « totalement disproportionné et contre-productif » (Emmanuel DUNAND / AFP/Archives)

Le secteur aérien français a demandé lundi au gouvernement une « véritable concertation » sur le projet d’augmentation de la fiscalité de ses activités, jugé « totalement disproportionné et contre-productif ».

Bercy a confirmé jeudi l’objectif d’une taxation supplémentaire d’un milliard d’euros pour le transport aérien en France, lors de la présentation du projet de loi de finances 2025 (PLF).

« Ce que nous demandons, c’est d’abord une vraie concertation, car pour l’instant, il n’y en a pas eu », a déclaré le président de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam), Pascal de Izaguirre.

Le gouvernement a fait part de son intention d’introduire la mesure par amendement au PLF lors de son examen au Parlement, et a indiqué qu’il menait actuellement « une étude d’impact » compte tenu des « très nombreux paramètres à prendre en compte ».

Lors d’une conférence de presse commune avec son homologue de l’Union des aéroports français (UAF) Thomas Juin, M. de Izaguirre a souhaité que l’étude d’impact soit consacrée aux « bien-fondés et conséquences » de la taxation, et non à ses « modalités d’application ». » comme l’a mentionné le gouvernement.

« Cette taxe sur le seul secteur aérien nous paraît totalement disproportionnée et contre-productive », a-t-il ajouté, exigeant que l’activité – qui représente selon lui 100 000 emplois directs et 400 000 emplois indirects en France – soit moins utilisée.

Selon la Fnam, les compagnies aériennes contribueront à 55 % à l’effort de « verdissement » du PLF 2025 alors que le secteur est responsable de 6 % des émissions de CO2 en France.

Le secteur aérien s’est engagé vers la neutralité carbone d’ici 2050 et l’augmentation de sa fiscalité réduira sa capacité d’investissement dans des avions plus économiques et des carburants d’origine non fossile, a fait valoir la Fnam, qui a une nouvelle fois réclamé lundi une « baisse de la fiscalité du secteur en faveur de la transition écologique ».

« Nous avons affaire à un Etat qui manque cruellement de vision sur les enjeux du secteur aérien français », a déploré M. Juin, estimant que ce projet ferait à terme « faire perdre des recettes fiscales à l’Etat ». Cette dernière, actionnaire d’Air France-KLM (28%) et gestionnaire de l’aéroport Groupe ADP (50,6%) « se tire une balle dans le pied », a jugé M. de Izaguirre.

Dans une Assemblée nationale sans majorité absolue, « nous allons jouer tout le jeu, évidemment, de la discussion parlementaire pour tenter d’influencer ce projet de taxation », a-t-il promis, soulignant l’unanimité du secteur aérien, y compris des syndicats de salariés, sur ce sujet. sujet.

Le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara) a également dénoncé une « mesure fiscale discriminatoire qui ne touche que les passagers aériens » et a exigé dans un communiqué que « les services d’outre-mer et de corse en soient exonérés ».

De son côté, le directeur général de la compagnie easyJet a prévenu lundi qu’une hausse de la fiscalité aurait « non seulement un impact sur la capacité des compagnies aériennes à investir en France, mais aussi sur le pouvoir d’achat des clients ».

« Cela se traduira par des prix plus élevés pour tout le monde, moins de connectivité dans les régions françaises, moins de touristes et un fort impact sur l’industrie touristique locale et l’économie », a assuré Johan Lundgren, dans un communiqué transmis à l’AFP.

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