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Le secteur de la protection de l’enfance appelle à manifester ce mercredi pour dénoncer son « délabrement sans précédent » – Libération

Le secteur de la protection de l’enfance appelle à manifester ce mercredi pour dénoncer son « délabrement sans précédent » – Libération
Les professionnels de la protection de l’enfance se rassemblent à Paris ce mercredi 25 septembre, dans l’espoir de faire entendre leur voix auprès du gouvernement de Michel Barnier sur la situation des 377 000 enfants faisant l’objet d’une mesure de protection.

« Justice saturée », associations « épuisés financièrement », « les travailleurs sociaux en surrégime »… Les professionnels de la protection de l’enfance appellent à une grande manifestation ce mercredi 25 septembre à Paris, pour sensibiliser « urgence totale » vécus par leur secteur. « Plus de 3 000 enfants vivent dans la rue, 3 350 attendent encore une mesure de placement, 8 000 anciens enfants placés sont sans abri », déplore Pierre-Alain Sarthou, directeur général de la Convention nationale des acteurs de la protection de l’enfance.

La soixantaine d’associations et fédérations qui composent le « collectif des 400 000 » – référence au nombre estimé d’enfants ayant actuellement besoin de protection en France – se réunissent à l’esplanade des Invalides à Paris à 13 heures. Le cortège marchera jusqu’au Panthéon pour dénoncer le « un état de délabrement sans précédent » du secteur.

Les professionnels de la protection de l’enfance exigent une « forte réaction » du nouveau gouvernement de Michel Barnier, selon Pierre-Alain Sarthou, qui coordonne le « collectif des 400 000 ». « Tous les voyants sont au rouge, nous sommes face à une crise d’une ampleur véritablement inédite »il prévient. « L’État doit réagir. Il y a des lois sur la protection de l’enfance, ce sont de bonnes lois, mais aujourd’hui, elles ne sont pas respectées, elles ne sont pas appliquées. »regrette Pierre-Alain Sarthou.

Sur le terrain, les professionnels du secteur évoquent des décisions de justice qui « cela prend plusieurs semaines, voire plusieurs mois »être exécutés, laissant des centaines de mineurs dans leur « familles abusives ». Et les jeunes adultes qui ont quitté le système d’aide sociale à l’enfance (ASE) seraient tout sauf épargnés : ils « se retrouvent dans la rue et glissent dans des spirales d’exclusion qui les conduisent à vivre dans la rue »dénonce Pierre-Alain Sarthou.

Les échecs politiques

Longtemps invisible, la situation des quelque 377 000 enfants faisant l’objet d’une mesure de protection au titre de l’ASE est revenue au premier plan ces dernières années avec le décès de plusieurs enfants placés.

Une commission d’enquête parlementaire, qui avait débuté mi-mai pour examiner les lacunes des politiques de protection de l’enfance, a été brutalement interrompue avec la dissolution de l’Assemblée nationale début juin. Le groupe PS a depuis déposé une proposition de résolution pour recréer cette commission.

La représentante de l’UNICEF en France, Adeline Hazan, a exhorté début septembre le nouveau Premier ministre Michel Barnier à « faire de l’enfance une priorité absolue de son mandat »croire que les enfants « Je ne pouvais plus attendre ».

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