Le sanglier Toto ne sera finalement pas euthanasié
Depuis plusieurs mois, un jeune sanglier, surnommé Toto, fait beaucoup parler. Adopté par une famille du Pas-de-Calais, il était menacé d’euthanasie par la justice. Finalement, la cour d’assises de Douai a cassé une précédente décision, vendredi 26 juillet, et annulé la mise à mort.
La vie de Toto, âgé de seulement dix mois, n’est pas un long fleuve tranquille. L’automne dernier, le jeune marcassin était poursuivi par une meute de chiens de chasse lorsqu’il a été repéré et sauvé par la famille Bienvenu, de Boiry-Becquerelle, près d’Arras. Nourri au biberon et soigné, Toto a rapidement été adopté.
La présence du sanglier dans la famille a cependant été détectée par les autorités et le sanglier a été saisi par la gendarmerie : la possession d’un animal sauvage par un particulier est interdite en France. Transféré provisoirement dans un refuge d’Arras, Toto y attendait sa « condamnation ».
Alors que le tribunal d’Arras avait dans un premier temps rejeté la demande d’exécution du parquet, la cour d’appel de Douai a ordonné le 12 juillet l’euthanasie de l’animal. Selon la décision, Toto est porteur de la maladie d’Aujeszky et représente donc un risque pour les animaux qui l’entourent.
La famille Bienvenu a affirmé qu’un deuxième test s’était révélé négatif. Un recours a ensuite été déposé par la ville de Charleville-Mézières contre l’ordonnance d’euthanasie avec le soutien de l’association de protection animale Stéphane Lamart.
L’histoire du jeune sanglier avait en effet ému les réseaux sociaux jusqu’à Boris Ravignon, le maire de la ville.
« Si la justice nous entend, l’animal sera bientôt relâché dans le parc animalier municipal, un vaste espace clos de 34 hectares dans lequel évoluent déjà en liberté de nombreux animaux sauvages, dont de nombreux sangliers. il avait écrit avant la décision du tribunal.
Une pétition et un chaton
Une pétition qui dénonce « la mise à mort inutile d’un animal innocent» avait également récolté près de 89 000 signatures. Une cagnotte en ligne, créée par la famille Bienvenu pour financer les frais de justice, avait récolté 4 000 euros.
Boris Ravignon et la ville de Charleville-Mézières devraient pouvoir accueillir Toto. Le tribunal ne s’est pas prononcé sur le transfert de l’animal à une organisation « , annonce dans un communiqué l’association Stéphane Lamart, qui laisse le sanglier à la ville.
Arnaud Bienvenu, lui, doit être jugé en janvier 2025 pour détention illégale d’animaux sauvages. Il risque jusqu’à trois ans de prison et 150 000 euros d’amende.
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