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le salon « Made in France » ouvre ses portes ce vendredi

100 000 visiteurs sont attendus jusqu’à lundi au Parc des expositions de Paris pour visiter un millier de stands mettant en avant la fabrication locale.

Un mot clé : « réindustrialisation ». C’est ce thème ambitieux que le spectacle affiche « Fabriqué en France » MIF Expo, dont la 12ème édition débute ce vendredi à Paris. Pas moins de 100 000 visiteurs sont attendus jusqu’à lundi au Parc des Expositions dans le but de mettre en valeur le savoir-faire français. Les curieux pourront visiter plus d’un millier de stands, ainsi qu’un « village artisanal » avec plus de 200 exposants. L’accent sera également mis sur le savoir-faire corrézien, région mise en avant pour son engagement dans la fabrication locale, notamment via son label. « Origine Corrèze ».

Les secteurs phares de « L’art de vivre à la française » car le luxe et la gastronomie seront bien sûr à l’honneur. Le chocolatier Puyricard, le fabricant de pâtes Lustucru et la marque de whisky Laferté seront représentés parmi plus de 200 marques. Les promeneurs pourront également découvrir une exposition de gants français, avec des marques comme Givenchy, Carven ou Louis Vuitton, mais aussi un focus sur l’industrie du cuir française, qui a fait la renommée d’Hermès, entre autres. Mais le salon souhaite également mettre en avant d’autres secteurs de la « fabriqué en France ». « La France ne fait pas que des sacs de luxe et du champagne »ironise Fabienne Delahaye, fondatrice du salon. « Il y aura une grande variété d’acteurs unis par la volonté de fabriquer le plus localement possible, de la fabrication de radiateurs aux vélos en passant par les couches pour bébés ».

Spécificité de cette douzième édition : l’accent est mis sur l’export. De nombreux professionnels venus du Japon, de Corée du Sud, des États-Unis, du Canada, de Taïwan, de Belgique et du Royaume-Uni seront présents pour identifier d’éventuels fournisseurs français. « Le salon est habituellement spécialisé dans le B2C, mais nous souhaitons également promouvoir le B2B pour aider les entreprises françaises à trouver de nouveaux débouchés à l’international »explique Fabienne Delahaye. Autre ambition affichée : briser l’idée selon laquelle le « fabriqué en France » est trop cher. « Un jean de la marque 1083 fabriqué en France coûte entre 99 et 129 euros, soit le même prix qu’un jean Levi’s ou Diesel »se souvient le fondateur du salon. « La marque de brosses à dents Les Virtueux a même réussi le tour de force de battre les prix du made in China, avec un prix record de 0,99 euros l’unité. »

Pour la réindustrialisation

Et le salon s’agrandit : de 78 exposants il y a dix ans, ce sont aujourd’hui plus d’un millier de marques qui participent à l’événement. Des entreprises de renom comme Bic, Cacolac et le producteur d’art de la table Duralex y exposeront pour la première fois. Le laboratoire pharmaceutique UPSA, la marque de lessive Bonux ou encore le spécialiste de l’entretien des chaussures en cuir Baranne se sont également laissés tenter. «C’est une vraie réussite pour nous»explique Fabienne Delahaye. « Cela montre une prise de conscience de la nécessité de fabriquer localement, à la fois pour des raisons d’emploi et pour des raisons écologiques. »

Cependant, il reste encore un long chemin à parcourir pour « fabriqué en France ». Sa part dans la demande intérieure finale française de produits manufacturés a perdu 44 points entre 1965 et 2019, passant de 82 % à 38 %, selon une analyse de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) publiée en 2023. Le pays s’est désindustrialisé, affichant en août un déficit commercial de 82 milliards d’euros sur un an, après un record en 2021 avec 85 milliards d’euros. « Ce qu’il faut, c’est une volonté politique »plaide Fabienne Delahaye. « Les marchés publics pourraient encore dynamiser le made in France, qui peine souvent à se faire connaître en raison des faibles marges des PME qui ne peuvent pas consacrer beaucoup de fonds au marketing. »

Et de fait, le salon est aussi devenu, au fil des années, un rendez-vous politique. Plusieurs membres du gouvernement sont attendus à la Porte de Versailles pour l’ouverture vendredi à 10 heures, dont le ministre délégué chargé de l’Industrie Marc Ferracci, la secrétaire d’Etat à la Consommation Laurence Garnier, la ministre déléguée chargée de l’Economie sociale et solidaire, Intérêt et participation Marie-Agnès Poussier-Winsback ou la Ministre déléguée chargée de la Ruralité, du Commerce et de l’Artisanat Françoise Gatel. L’ancien ministre de l’Économie Arnaud Montebourg et la députée européenne Marion Maréchal sont également attendus vendredi après-midi. Après une semaine rythmée par deux grands plans sociaux annoncés par Michelin et Auchan, le ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, Antoine Armand, a prévu de s’y rendre le lendemain à 10 heures.

Cammile Bussière

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