Le Salon automobile de Genève, qui a longtemps été l’un des événements annuels majeurs du secteur, a annoncé vendredi sa dissolution face à la baisse d’intérêt des constructeurs.
Le Salon automobile de Genève, qui a longtemps été l’un des événements annuels majeurs du secteur, a annoncé vendredi sa dissolution face à la baisse d’intérêt des constructeurs.
Dans un communiqué, le conseil d’administration de la Fondation du Salon international de l’automobile de Genève indique avoir constaté que « les conditions du marché en Europe ne sont pas réunies pour le succès des éditions futures » et va donc demander formellement à l’autorité de surveillance des fondations l’autorisation de se dissoudre.
Cette décision est « extrêmement regrettable », a déclaré Alexandre de Senarclens, son président, cité dans le communiqué, qui a souligné les efforts pour tenter de relancer cette manifestation créée en 1905.
Quatre ans d’absence pour cause de Covid
« Mais force est de constater que le faible intérêt des constructeurs pour le Salon de Genève dans un contexte sectoriel difficile, la concurrence des salons de Paris et de Munich favorisés par des groupes endogènes et les investissements nécessaires au maintien d’un salon sonnent le glas de » une prochaine édition », a-t-il ajouté.
Après quatre ans d’absence liée au Covid-19, le salon a rouvert ses portes cette année du 26 février au 3 mars pour une édition qui – espéraient les organisateurs – aurait dû « permettre de repositionner et pérenniser » l’événement.
L’édition 2024 a réuni 37 exposants, dont Renault qui a dévoilé sa nouvelle Renault 5 électrique, accueillant près de 168 000 visiteurs mais loin derrière les chiffres d’avant la pandémie. En 2019, l’événement comptait 184 exposants et a attiré 602 000 visiteurs.
Dans le communiqué publié vendredi, les organisateurs estiment que le « trop d’incertitudes liées à l’industrie automobile » et « la perte d’attractivité des grands salons européens » ne leur permettent plus de prendre le « risque de se projeter plus loin dans l’industrie automobile ». avenir ».
Sa version Quatarienne continue
La version du salon organisée au Qatar, en revanche, « continue son chemin », selon le communiqué après « une première édition réussie » en octobre dernier. La prochaine édition de ce salon, programmée tous les deux ans, devrait se tenir à Doha en novembre 2025.
Le salon de Genève débute en 1905 avec une première exposition en Suisse dédiée aux automobiles et cycles qui attire 17 000 visiteurs. Face à l’engouement suscité par l’événement, une deuxième édition fut organisée à Genève en 1906, puis une troisième à Zurich en 1907, selon le site Internet du salon.
Près de 750 000 visiteurs en 2005
Mais la crise économique qui précède la Première Guerre mondiale porte un coup dur à la production automobile suisse, qui compte à l’époque des constructeurs locaux comme Pic-Pic (pour Piccard et Pictet, disparu en 1922) ou Martini (qui ferme ses portes en 1934). Après plusieurs tentatives infructueuses pour relancer le salon, il faudra attendre 1923 pour qu’une quatrième édition puisse à nouveau être organisée.
Devant son succès, un comité permanent du Salon International de l’Automobile de Genève est créé, marquant le début de ce qui deviendra l’un des événements majeurs du secteur automobile. En 1925, le salon franchit la barre des 100 000 visiteurs. À son apogée en 2005, il a accueilli jusqu’à 747 700 visiteurs.