Les émeutes racistes qui ont secoué le pays en août dernier ont aggravé la situation. D’ici fin octobre, jusqu’à 5 500 prisonniers devraient être soumis à cette mesure extraordinaire.
Le gouvernement britannique a commencé mardi 10 septembre la libération anticipée de plus de 1 700 prisonniers au Royaume-Uni, dans le cadre d’un programme visant à réduire la surpopulation carcérale. Selon la ministre de la Justice Shabana Mahmood, les prisonniers ayant purgé 40 % de leur peine (au lieu des 50 % habituels) seront libérés. La libération de ces prisonniers vise à éviter « un effondrement total du système de justice pénale qui mettrait la population en danger »a soutenu le secrétaire d’État à la Justice.
Les émeutes racistes du mois d’août dernier ont aggravé la situation. Afin d’endiguer la violence, le gouvernement de Keir Starmera a promis une réponse judiciaire rapide et vigoureuse et la police a procédé à plus de 1 000 arrestations et inculpé plus de 500 personnes. D’ici fin octobre, jusqu’à 5 500 prisonniers devraient être soumis à cette mesure extraordinaire. Toutefois, la décision ne s’applique pas aux prisonniers condamnés pour des délits violents graves, des peines de quatre ans ou plus, des délinquants sexuels, du harcèlement et des peines de prison à vie.
Les prisonniers sont désormais sans abri
Les prisons anglaises ont atteint leur plus haut niveau d’occupation avec 88.350 détenus selon le ministère de la Justice sur un total de 89.543 places disponibles. Fin juillet, l’administration pénitentiaire estimait que, pour assurer une bonne sécurité et un service pénitentiaire adéquat, le nombre de détenus ne devrait pas dépasser 79.856. « Quand les prisons sont pleines, la violence augmente », explique Shabana Mahmood, qui estime que les agents pénitentiaires prennent de plus en plus de risques.
Les syndicats de police mettent en garde les autorités sur l’importance du processus de réhabilitation des prisonniers libérés à partir de ce mois. L’inspecteur en chef des prisons, Charlie Taylor, a déclaré au Guardian que de nombreux prisonniers se retrouveraient sans abri. « ce qui pourrait augmenter le risque de récidive. » Il indique également dans son dernier rapport qu’il y aura 27 000 prisonniers supplémentaires en 2028.
Inquiétudes et indignation des victimes
Les prisonniers n’ont pas caché leur joie après l’annonce de la décision du gouvernement Starmer, rapporte le Telegraph. C’est le cas de ce trafiquant de drogue de 20 ans qui assure après sa libération anticipée qu’il deviendra « Électeur travailliste pour toujours ». D’autres détenus ont débouché du champagne pour célébrer leur sortie de prison, rapporte le Daily Mail.
À l’inverse, certaines victimes n’ont pas accueilli favorablement ces libérations anticipées, ne se sentant plus en sécurité si leur agresseur est désormais libre, rapporte le Sun.. Les tabloïds conservateurs anglais rapportent des cas de condamnés comme Adam Andrews, qui sera libéré après trois ans de prison. Il a choqué l’Angleterre après une violente agression sur un bébé. Sa mère dit qu’elle est totalement « révolté » parce que c’est « une peine aussi clémente (…) est maintenant utilisée à son avantage ».
De nouvelles interdictions pour éviter de nouvelles condamnations
Afin de faire passer la pilule à la population, le gouvernement travailliste a annoncé son intention de lutter contre la vente en ligne de couteaux, l’une des principales causes d’attaques au couteau dans le pays. Certains types de couteaux, comme les couteaux à double tranchant, seront interdits à la vente au Royaume-Uni à partir du 24 septembre. Selon l’Office for National Statistics, entre 2022 et 2023, plus de 50 000 attaques au couteau ou à la machette ont été recensées en Angleterre et au Pays de Galles, 19 000 d’entre elles ont été jugées et plus de 10 000 ont été condamnées à des peines de prison.
hd1
