Le Royaume-Uni annonce des investissements majeurs dans le captage du carbone
Le gouvernement britannique va annoncer vendredi 4 octobre un investissement de près de 22 milliards de livres sterling (26 milliards d’euros) sur 25 ans pour développer des projets de captage et de stockage du carbone. L’objectif de l’opération sera de stimuler la croissance et de réduire les émissions de CO₂.
Ces projets permettront de « relancer nos pôles industriels en investissant dans l’industrie du futur »Il faut dire le Premier ministre britannique Keir Starmer, arrivé au pouvoir en juillet après la victoire des travaillistes aux élections législatives. Il annoncera trois pôles de captage du carbone dans d’anciennes zones industrielles du nord-ouest de l’Angleterre – dans la région de Liverpool – et du nord-est.
Le captage et stockage du carbone (CCUS) consiste à capter les émissions en sortie d’usines (centrales électriques, cimenteries, hauts fourneaux…), avant qu’elles ne pénètrent dans l’atmosphère. Cette technologie prévoit de les injecter en profondeur dans des réservoirs géologiques ou de les réutiliser.
50 000 emplois prévus
Selon le gouvernement, ces projets créeront 4 000 emplois (50 000 à terme) et généreront 8 milliards d’investissements privés. Ils doivent également aider le Royaume-Uni à atteindre ses objectifs climatiques en réduisant les émissions de carbone dans l’atmosphère de 8,5 millions de tonnes par an. Le stockage devrait démarrer à partir de 2028.
Le Comité Changement Climatique, l’instance chargée de conseiller l’exécutif sur sa stratégie climatique, salue ce projet. « C’est fantastique de voir le financement de ces grands projets se concrétiser »a réagi James Richardson, directeur de ce comité. « Nous ne pouvons pas atteindre les objectifs climatiques du pays sans CCUS. Cet engagement est donc très rassurant »il a ajouté.
En revanche, Greenpeace critique l’annonce du gouvernement. « 22 milliards de livres sterling, c’est beaucoup d’argent à dépenser pour quelque chose qui prolongera la durée de vie de la production pétrolière et gazière qui contribue au réchauffement de la planète »a déploré Doug Parr, un responsable de l’ONG au Royaume-Uni. « La majeure partie de cet argent devrait plutôt être investie dans la création de nouveaux emplois dans les industries vertes du futur, comme l’éolien offshore, ou dans un programme national d’isolation des maisons. »il a ajouté.