Cette année, « Le choix du vainqueur prendra à contre-pied l’élite culturelle », a prédit Björn Wiman, chef du département culture du quotidien suédois Dagens Nyheter. Alors que les parieurs pariaient sur le Chinois Can Xue (à 10 contre 1), le Japonais Haruki Murakami ou encore le Roumain Mircea Cartarescu, c’est le Sud-Coréen Han Kang qui a remporté le prix Nobel de littérature ce jeudi 10 octobre. Son dernier roman traduit en français s’intitule Des adieux impossibles.
Elle succède au Norvégien Jon Fosse, distingué l’an dernier par l’académie suédoise. « pour ses pièces de théâtre et sa prose innovantes qui donnaient une voix à l’indicible. » Avant lui, Annie Ernaux a été honorée en 2022 pour «le courage et l’acuité clinique avec lesquels elle découvre les racines, les distances et les contraintes collectives de la mémoire personnelle», l’écrivain français ayant en réaction mentionné « un très grand honneur » Et « en même temps, une grande responsabilité ».
Doté de 11 millions de couronnes suédoises (près d’un million d’euros), le prix Nobel de littérature récompense chaque année un écrivain dont l’œuvre « a témoigné d’un idéal puissant » selon les vœux d’Alfred Nobel dans son testament. Depuis 1901, 116 auteurs ont été couronnés à Stockholm – dont 16 français, ce qui place la France en tête des nations les plus récompensées, devant les États-Unis avec 13 lauréats.
La saison Nobel 2024 a été lancée par le prix de médecine, décerné lundi aux Américains Victor Ambros et Gary Ruvkun pour leur découverte des microARN. Mardi, le prix de physique a été décerné à deux spécialistes de l’intelligence artificielle, John Hopfield et Geoffrey Hinton. Hier, les Américains David Baker et John Jumper ainsi que le Britannique Demis Hassabis ont reçu le prix Nobel de chimie pour leurs travaux sur les protéines.
Après la littérature ce jeudi suivra l’annonce du prix Nobel de la paix vendredi, puis l’équivalent de celui de l’économie lundi 14 octobre.