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Le RN rejoint Viktor Orban dans un nouveau groupe européen d’extrême droite

Après avoir échoué en France, le Rassemblement national passe à l’offensive au niveau européen. C’est passé inaperçu hier soir, mais Jordan Bardella a confirmé dans son discours que le RN rejoignait bel et bien le nouveau groupe parlementaire créé par le Premier ministre hongrois, Viktor Orban : les « Patriotes pour l’Europe ».

Le RN n’avait pas voulu l’annoncer avant le second tour : Marine Le Pen était restée floue lorsqu’elle avait été interrogée sur France Inter la semaine dernière. Et pour cause, Viktor Orban, le Premier ministre « illibéral » et le plus proche de Vladimir Poutine parmi les « 27 », risquait de raviver le souvenir d’un RN prorusse passé au second plan dans cette campagne.

Le monde à 18h50

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Mais c’est une véritable stratégie élaborée qui est à l’œuvre.

Porté par les bons résultats de l’extrême droite aux élections européennes de juin, Viktor Orban est en train de créer le troisième groupe au Parlement européen, devant Renew, auquel appartiennent les élus macronistes. Il avale le groupe Identité et démocratie fondé par le Rassemblement national : le parti d’extrême droite espagnol Vox, ou le Vlaams Belang flamand, ont déjà changé d’affiliation.

La stratégie d’Orban est définie depuis plusieurs années : plutôt que de quitter l’UE comme l’ont fait les Britanniques, il veut détourner le projet de l’intérieur. Il cherche à constituer une minorité de blocage, capable d’empêcher tout approfondissement de l’intégration européenne ; il veut promouvoir une Union réduite à des acquisitions.

C’est Viktor Orban qui est à l’origine de cette stratégie : orphelin de groupe parlementaire depuis que son parti, le Fidesz, a quitté le Parti populaire européen (PPE), la droite traditionnelle, en 2021. Il gravitait autour d’une alliance d’extrême droite, ce qui n’avait été possible ni avec l’Italienne Giorgia Meloni ni avec Marine Le Pen. Entre les deux pôles d’extrême droite, il a choisi la Française et son groupe Identité et démocratie.

Il s’agit de la tentative la plus structurée de l’extrême droite d’influencer la politique européenne, un défi aux conséquences majeures.

Géopolitique

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Il suffit de regarder le comportement de Viktor Orban ces derniers jours.

Devenu président en exercice du Conseil européen le 1er juillet, rôle de coordonnateur de l’agenda sans grand pouvoir, il multiplie les initiatives qui le placent en porte-à-faux avec les positions de l’UE.

A l’insu de ses partenaires qu’il est censé représenter, il s’est rendu à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine, pourtant visé par des sanctions et poursuivi par la justice internationale. Il est ensuite allé voir le Turc Erdogan et le Chinois Xi, ses amis autoritaires.

Le Premier ministre hongrois comptait sur la victoire du Rassemblement national en France, avant celle de Donald Trump en novembre. Il devra se contenter d’encaisser le large contingent d’élus RN, mais sans le poids de la France à la table du Conseil européen.

Mais la stratégie de l’entrisme au sein de l’UE pour mieux tenter de la paralyser est en marche : on comprend que le RN n’ait pas voulu le dévoiler avant le second tour.

Histoires politiques

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Cammile Bussière

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