« Le RN n’est pas prêt à gouverner, c’est un parti d’opposition », juge Gabriel Attal
Invité du « Grand Jury RTL »Le Figaro-M6-Paris Première », le Premier ministre en sursis a estimé que le camp présidentiel était le plus « dynamique » dans les sondages, à une semaine du premier tour des élections législatives, dimanche 30 juin.
Le brouillard qui entoure son avenir devrait bientôt se dissiper. A sept jours du premier tour des élections législatives anticipées, qui se tiendront les 30 juin et 7 juillet, Gabriel Attal veut croire au « dynamique » du camp présidentiel, pourtant fragilisé par sa défaite aux élections européennes. Invité ce dimanche du « Grand Jury RTL-Le Figaro– M6-Paris Première », le Premier ministre suspendu a évoqué les premiers sondages qui donnent aux troupes macronistes entre 21,5% et 22% d’intentions de vote, derrière le RN et la gauche réunie sous la bannière du Nouveau Front populaire.
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« On part de bas, on était à 14% aux élections européennes », a-t-il insisté, évoquant le score de la liste conduite par Valérie Hayer. Placé sur les affiches de plusieurs candidats de la majorité à la place d’Emmanuel Macron, le chef du gouvernement milite notamment pour son maintien à Matignon, après seulement cinq mois passés comme Premier ministre. « Les Français me connaissent, j’ai une méthode qui est la mienne : celle d’avoir un constat lucide sur notre société »a plaidé celui qui est candidat à sa réélection dans les Hauts-de-Seine.
En cas de victoire improbable de son camp, les urnes lui donneraient un « une légitimation supplémentaire », il a dit. Sans dire si ce scénario déclencherait un bras de fer avec Emmanuel Macron, dont certains proches n’ont pas digéré le couperet de la dissolution. « La seule personne qui a la garantie de rester en fonction à l’issue de ces élections législatives est le Président de la République »a échappé au Premier ministre.
« Carnage économique »
Quant aux propos amers d’Édouard Philippe, pour lesquels le chef de l’Etat « tuer » Dans le camp présidentiel, son successeur a assuré que la majorité était au contraire « uni ». « Peut-être que certains pensent à l’élection présidentielle de 2027. J’ai toujours refusé de me lancer là-dedans »a poursuivi Gabriel Attal, visant implicitement les ambitions Élyséennes du patron d’Horizons.
Le trentenaire mise avant tout sur le terrain économique pour s’extirper du mouvement de tenaille entre le RN et le Nouveau Front populaire. « Le danger qui nous attend est celui d’un carnage économique et social », s’est-il exclamé, jugeant peu pratiques les propositions des deux forces politiques. Le Premier ministre, qui a dévoilé dans un livret les 100 mesures clés de sa campagne, s’y est opposé. « un principe clair » : « pas d’augmentation d’impôts ». « Les autres candidats ne sont pas capables d’avoir cet engagement »» argumenta-t-il.
Avant d’attaquer plus spécifiquement la flame party : « Le RN n’est pas prêt à gouverner, c’est un parti d’opposition (…) Lorsqu’on lui demande comment vous financer, il n’a pas de réponse. » Dans son viseur, Jordan Par-abord qui a hâte de succéder à Matignon en cas de large victoire de la famille nationaliste. Le successeur de Marine Le Pen déclinerait néanmoins la proposition s’il n’obtenait pas la majorité absolue à la Chambre (au moins 289 sièges sur 577), ce que semblent pour l’instant indiquer les premiers sondages. « C’est une forme de refus d’obstacle. Lorsqu’on m’a proposé d’être Premier ministre, pas une seconde je ne me suis dit que ce serait trop compliqué parce qu’il y aurait une majorité relative. »a répondu Gabriel Attal.
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Pour reconquérir d’éventuels électeurs déçus, le chef du gouvernement a également tendu la main à ces derniers. « Des Français issus d’une droite gaulliste qui ne se retrouvent pas derrière le RN » et l’« alliance » décrétée par le patron de LR, Éric Ciotti, comme avec celles d’un « la gauche républicaine » qui rejette le « Le communautarisme LFI ». Désigné chef de campagne, Gabriel Attal a déjà promis un changement de « méthode » en étant « plus sur le terrain »comme sur le « bas » en allant « plus loin » sur le pouvoir d’achat et la sécurité, si son camp parvient à déjouer les enquêtes d’opinion du 7 juillet.