Le RN annonce qu’il ne siégera plus avec son partenaire allemand l’AfD au Parlement européen
Après une nouvelle sortie embarrassante du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD), avec lequel il siégeait auparavant au sein du groupe Identité et Démocratie (ID) au Parlement européen, le Rassemblement national (RN) a informé le MondeMardi 21 mai, il ne siégera plus avec le parti allemand au sein d’ID après les élections européennes du 9 juin, confirmant une information de Libérer.
Une décision qui fait suite aux propos de la tête de liste du parti d’extrême droite allemand, Maximilian Krah, qui affirmait qu’un « Les SS n’étaient pas automatiquement des criminels » dans une interview au quotidien italien La RépubliqueSamedi 18 mai. « Parmi les 900 000 SS, (…) il y avait certes un pourcentage élevé de criminels, mais ils ne l’étaient pas tous »» a notamment déclaré l’eurodéputé allemand.
Jordan Bardella, président du RN et tête de liste pour les européennes, « a pris la décision de ne plus siéger » avec les députés européens de l’AfD au Parlement européen, déclarait peu après son directeur de campagne, Alexandre Loubet, à l’Agence France-Presse. « Nous avons eu des discussions franches, les leçons n’ont pas été tirées : nous en tirons les conséquences »a-t-il expliqué, en référence aux innombrables polémiques suscitées par ce partenaire allemand, aussi lourd qu’indispensable de maintenir le groupe ID, dans lequel siégeaient jusque-là les deux partis.
Projet d’expulsion à grande échelle d’étrangers
Depuis plusieurs mois, Marine Le Pen et son équipe sont aux prises avec les polémiques qui émaillent la campagne de leur partenaire outre-Rhin. Le 10 janvier, le site d’investigation allemand Correction avait ainsi révélé la tenue d’une réunion secrète, le 25 novembre 2023 à Potsdam, où des dirigeants du parti ont rencontré des représentants du mouvement néo-nazi pour discuter d’un projet d’expulsion à grande échelle d’étrangers et d’Allemands étrangers.
Soupçonné d’avoir reçu illégalement de l’argent de sources russes et chinoises, Maximilian Krah fait également l’objet, depuis avril, de deux enquêtes ouvertes par le parquet fédéral allemand pour des soupçons de financement russe et chinois.
La semaine dernière encore, l’une des figures du parti populiste et anti-migrants allemand créé en 2013, Björn Höcke, a été condamné à une amende de 13 000 euros pour avoir utilisé un slogan nazi. Dans le passé, il avait déjà qualifié le monument de l’Holocauste de Berlin de « Mémorial de la honte » et a appelé à un « Changement à 180 degrés » de la culture de la mémoire dans le pays, conduisant les services de renseignement outre-Rhin à surveiller l’AfD. Le RN avait demandé des explications à son partenaire, jugées insatisfaisantes, mais reportant une décision définitive à l’après-scrutin.
Dans son entretien avec La République, loin de craindre les conséquences que Marine Le Pen et son parti pourraient tirer de ses nouvelles déclarations, M. Krah a interpellé son allié français, avec qui il assure n’avoir aucun désaccord. » relation » : « Si nous sommes expulsés (du groupe ID), Je doute qu’ils atteignent le nombre de sept pays requis pour former un groupe. »
Au nom de son parti, Marine Le Pen s’est également rendue le week-end dernier à un grand meeting organisé par le parti nationaliste espagnol Vox, membre du groupe des Conservateurs et réformateurs européens (CRE) du Parlement européen, aux côtés d’autres dirigeants d’extrême droite dont Viktor Orban. , Giorgia Meloni, Javier Milei et même des Américains pro-Trump, en vue de« une alliance mondiale entre patriotes ».