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Le risque d’escalade entre Israël et le Hezbollah inquiète la communauté internationale

Naim Qassem (à droite), secrétaire général adjoint du mouvement chiite libanais Hezbollah, et Mohammed Raad (au centre), chef du bloc du Hezbollah au parlement libanais, assistent aux funérailles du plus haut commandant militaire du Hezbollah, Ibrahim Aqil, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 22 septembre 2024.

En plus des fusillades transfrontalières devenues quotidiennes, Israël et le Hezbollah ont échangé, dimanche 22 septembre, de nouvelles menaces qui alimentent les craintes d’un embrasement plus large.

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« Nous sommes déterminés à faire en sorte que les populations du Nord (d’Israël) puisse rentrer chez lui en toute sécurité », a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, réitérant ce nouvel objectif de guerre. « Aucun pays ne peut tolérer que l’on tire sur sa propre population, sur ses villes, et nous ne le tolérerons pas non plus. » a-t-il ajouté, alors que le Hezbollah pro-iranien, un puissant acteur politique et militaire au Liban, a ouvert un front contre Israël le 8 octobre 2023 à  » soutien «  au Hamas palestinien, son allié, jurant de continuer à attaquer l’État juif « jusqu’à la fin de l’agression à Gaza »Des dizaines de milliers d’habitants du nord d’Israël, à la frontière sud du pays du Cèdre, d’où opère le Hezbollah, ont fui en raison des échanges de tirs entre les deux camps.

« Nous avons infligé au Hezbollah une série de coups qu’il n’aurait jamais pu imaginer »Benjamin Netanyahu l’a également dit dimanche. Il s’exprimait sur ce sujet pour la première fois depuis les attaques, attribuées à Israël, contre les appareils de transmission du mouvement libanais – dont les explosions soudaines ont fait trente-neuf morts et 2.931 blessés mardi 17 et mercredi 18 septembre – et une frappe israélienne qui a décapité son unité d’élite vendredi 20 septembre. « Nous tendrons la main à quiconque menace les citoyens d’Israël »a ajouté le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi. C’est « Un message au Hezbollah, au Moyen-Orient et au-delà ».

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« Les menaces ne nous arrêteront pas : nous sommes prêts à tous les scénarios militaires » contre Israël, a rétorqué le numéro deux du Hezbollah, Naim Qassem, lors des funérailles d’Ibrahim Aqil, le commandant de l’unité d’élite tué vendredi. Il a annoncé « une nouvelle phase » dans la bataille contre l’État hébreu.

L’Egypte craint une « guerre totale »

Face à cette montée continue des tensions qui menace toute la région, la communauté internationale appelle à la retenue. Le Secrétaire général des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, s’est dit préoccupé par le fait que le Liban pourrait devenir un « un autre Gaza »faisant référence à la guerre dans le territoire palestinien entre Israël et le Hamas, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.

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L’Egypte craint une « guerre totale » au Moyen-Orient, avertissant que l’escalade entre Israël et le Hezbollah pourrait compromettre les efforts pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza assiégée et dévastée, où l’armée israélienne poursuit son offensive de représailles.

« Nous ferons tout notre possible pour empêcher qu’une guerre plus large éclate »a assuré le président américain, Joe Biden, alors que les États-Unis, principal allié d’Israël, ont « exhorté » leurs ressortissants à quitter le Liban.

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L’Union européenne et le Royaume-Uni ont appelé à un cessez-le-feu immédiat. « La région est au bord d’une catastrophe imminente »a rapporté la coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert.

Les écoles fermées dans le nord d’Israël

L’armée israélienne a poursuivi dimanche 22 septembre ses frappes contre des cibles du Hezbollah au Liban, où les autorités ont fait état de trois morts, dont deux combattants du mouvement chiite. Ces derniers ont annoncé des tirs sur des sites militaires dans le nord d’Israël.

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Mais des projectiles ont touché des zones habitées notamment les environs de Haïfa, à une trentaine de kilomètres de la frontière libanaise.

Environ « 150 roquettes, missiles et drones » ont été tirés vers le nord d’Israël « sans causer de dommages significatifs »a révélé l’armée israélienne, qui a néanmoins annoncé que des centaines de milliers de personnes ont dû se réfugier dans des abris dans le Nord, où les écoles sont fermées jusqu’à lundi inclus.

Le Monde avec l’AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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