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le retour inachevé d’une Alice Finot sans regrets

Malgré deux derniers tours impressionnants, la Française n’a pas réussi à monter sur le podium du 3 000 m steeple, mais a établi un nouveau record d’Europe.

Au Stade de France

Si près, et pourtant si loin. Troisième et médaillée de bronze, la Kényane Faith Cherotich a franchi la ligne avec trois secondes et demie d’avance sur la Française Alice Finot. Celle-ci, à 800 mètres de l’arrivée de ce 3 000 m steeple, comptait plus de cinq secondes de retard. Un gouffre qu’elle n’a pas réussi à combler, ni à enjamber. Mais quelques dizaines de minutes après sa performance, elle n’éprouvait aucun sentiment négatif. « J’ai fait la course de mes rêves, et j’ai réussi à la réaliser ce soir. J’ai fait une course qui me ressemblait. J’avais écrit sur ma main : Joue ta propre partition. C’était pour ne pas me perdre, pour ne pas vibrer trop fort avec le public, pour ne pas me faire happer par les filles de devant. Je voulais juste faire la course qui me correspondait, pour produire ma meilleure version. Aujourd’hui, je suis une athlète accomplie et la place n’aurait été que du bonus. »

N’a-t-elle jamais cru pouvoir rattraper les trois filles qui étaient encore devant elle, après avoir eu 8 ans pendant longtemps ?et et ayant gravi un à un ses prédécesseurs. « Non, je n’y pense même pas. Je pense qu’on pourra en reparler à l’avenir, lors de prochaines courses. Mais je n’ai aucun regret. J’ai battu le record d’Europe (8’58’’67), ce qui veut vraiment dire beaucoup. J’ai toujours su que je pouvais rêver grand, faire des choses un peu atypiques dans ma discipline et voilà, j’ai réussi à y parvenir et j’en veux encore plus. »

Et pour cela, elle a déjà analysé sa course de manière très fine. « Mon premier kilomètre a été très rapide, le deuxième beaucoup moins. Mais je savais que les filles allaient péter après. Enfin, pas les trois premiers. »elle a souri. « Plus sérieusement, c’est exactement ce qui me manque encore, ce deuxième kilomètre. Il va falloir que je fasse d’autres courses où je puisse faire 2000 mètres en moins de six minutes. Ça va faire mal et il faudra que je voie combien de temps je peux tenir. J’ai encore des choses à faire, c’est ça qui est sympa. Mais là, j’ai vraiment besoin de vacances. » Quant à cette première finale olympique de sa carrière, la Française se souviendra aussi d’une formidable communion avec le public du Stade de France, dont les acclamations lors des deux derniers tours furent assourdissantes.

« Il y avait trois péages à passer : le 1000m, le 1500m et le 2000m. Et à partir de là, j’ai déconnecté mon cerveau et j’ai laissé les chevaux partir. À ce moment-là, j’ai renoué avec le public. Je les ai laissés me prendre, me porter. J’ai senti que le public partageait les mêmes vibrations que moi. J’ai senti qu’ils me transmettaient de l’énergie. Je ne suis pas sûr de revivre ça un jour, donc je suis content d’avoir profité à 200%. » Et Finot conclut sur une note optimiste pour l’avenir : « Avec le temps, j’apprends à me connaître, à me calibrer et là, je me suis dit que c’était à 800m de la fin qu’il fallait que j’accélère. Ça commençait à être dur, les dernières barrières ne se passaient pas bien. Je suis sûr que si j’avais été meilleur dessus, j’aurais pu gagner deux secondes de plus. Mais c’est bien, ça veut dire que ma carrière ne s’arrêtera pas là et qu’il y a encore des choses à faire devant. Je suis fier d’avoir réussi à récompenser tout le travail effectué le jour J, devant mes proches, mes amis, dans ce cadre de Jeux. »

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Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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