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le retour des équations impossibles

CCela pourrait presque être drôle. À condition de ne pas être parent, élève ou enseignant. Pour figurer dans les annales d’une rentrée chaotique, l’année 2024-2025 avait un vrai défi à relever, comme le notent avec humour les syndicats enseignants. « En septembre 2022 et 2023, nous avons eu un nouveau ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye puis Gabriel Attal. L’année dernière, nous en avons même eu quatre en un an », répond Franck Hialé, secrétaire académique régional de l’Unsa Education, à « Sud Ouest ». « L’année a surtout été marquée par des déclarations intempestives et des réformes inadaptées », a renchéri sa collègue, Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-SNiipp, premier syndicat de l’enseignement primaire, lors d’une conférence de presse.

Au contraire, à la veille…

CCela pourrait presque être drôle. À condition de ne pas être parent, élève ou enseignant. Pour figurer dans les annales d’une rentrée chaotique, l’année 2024-2025 avait un vrai défi à relever, comme le notent avec humour les syndicats enseignants. « En septembre 2022 et 2023, nous avons eu un nouveau ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye puis Gabriel Attal. L’année dernière, nous en avons même eu quatre en un an », répond Franck Hialé, secrétaire académique régional de l’Unsa Education, à « Sud Ouest ». « L’année a surtout été marquée par des déclarations intempestives et des réformes inadaptées », a renchéri sa collègue, Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-SNiipp, premier syndicat de l’enseignement primaire, lors d’une conférence de presse.

Au contraire, à la veille de cette rentrée – ce lundi 2 septembre – plus de ministre de l’Éducation nationale hormis une ministre démissionnaire, Nicole Belloubet, censée assurer « l’actualité »… et la conférence de rentrée officielle pour la presse ce mardi 27 août ! Quand sur le fond, le silence est assourdissant sur la mise en œuvre des réformes, alors que la France est suspendue à l’annonce d’un nouveau gouvernement…

« Cette année scolaire, marquée par un changement majeur, la réforme des collèges, des choix de société forts, philosophiques, a été très politique », insiste Franck Hialé. « Et finalement, il y a une absence totale de politique ! Plus de son, plus d’image », dit-il, exprimant un « sentiment d’abandon ». « Totalement absurde », « surréaliste », « inédit », poursuivent les deux dirigeants syndicaux, « à court d’adjectifs tant la situation est chaque année plus absurde que la précédente et pose de nouvelles questions », poursuit la FSU.

Risque d’un gros écart ?

« En 2023, il s’agissait de savoir s’il y aurait un professeur dans chaque classe ; cette année, il s’agit de savoir s’il y aura un ministre et s’il restera jusqu’à la fin de l’année », ironise Guislaine David. Avec un nouveau gouvernement, « devons-nous, nous, enseignants, nous engager pleinement dans ces réformes, ou devons-nous les mener sur la pointe des pieds car elles seront abandonnées ? », s’interroge Franck Hialé. Enfin, si le délégué syndical aquitain se réjouit du recrutement massif d’enseignants contractuels dans les collèges pour répondre aux besoins des groupes de niveaux, seront-ils licenciés en cas de ministre moins « à droite » ?

En attendant que la situation se clarifie – et se stabilise – entre l’Élysée, Matignon et la rue de Grenelle, les enseignants se sont mis au travail. Avec, comme outils à leur disposition, rien de plus que la circulaire de rentrée publiée cet été, rédigée par la Direction générale de l’enseignement scolaire (entre-temps, le 16 juillet, un nouveau directeur a été nommé).

Réforme des collèges

Mais l’enjeu de cette rentrée dépasse largement le cadre de « l’actualité ». A commencer par la réforme du collège, rappelée dans la circulaire de rentrée. « Sauf que le texte est très flou, il faut faire avec », regrette le syndicaliste Unsa, concerné au premier chef puisqu’il est professeur de mathématiques en Béarn. « La mise en place de groupes de besoins en mathématiques et en français en 6e »et et 5et « C’est effectivement très complexe », appuie l’enseignant. La partie « technique » a été déléguée aux chefs d’établissements, avec « une vraie autonomie sur le sujet. Du coup, il y aura des réalités – et donc des inégalités – très différentes selon les collèges, soit parce que les équipes pédagogiques ont fait des choix, soit en fonction de contraintes logistiques, comme le nombre de classes, de salles de cours et d’enseignants. » « Il faudra aussi assurer le service après-vente des groupes de niveaux, auprès des élèves et des parents », craint Franck Hialé. Et l’impact sur la santé mentale des élèves…

Mesures manquantes

« Renforcer les connaissances fondamentales » : tel est le leitmotiv du gouvernement depuis la dernière enquête Pisa sur les acquis des élèves. La circulaire de rentrée reprend l’argumentaire et les chiffres et rappelle que trois « évolutions substantielles » sont attendues de cette rentrée, avec une nouvelle manière d’enseigner dans les écoles primaires.

En mathématiques, une nouvelle approche didactique autour du triptyque : « manipuler, verbaliser, abstraire ». En français, « la pratique de la lecture et de l’écriture, quotidienne, soutenue et systématique », dit le texte. « Sauf que c’est déjà le cas », s’interroge Guislaine David, de la FSU. En retour, elle énumère les mesures « disparues ». Des exemples ? « La dictée, la suppression des textes à trous ou les mathématiques selon la méthode de Singapour, on n’en entend plus parler. »

Ou encore « l’exclusion des élèves perturbateurs et le retour de l’autorité à l’école ». Et la pré-rentrée le 20 août pour les élèves en difficulté. Et quid des cours d’empathie et d’éducation affective et sexuelle ? Les deux syndicats n’en entendent plus parler depuis longtemps. « L’empathie, c’est tout l’enjeu de l’école maternelle », oppose le secrétaire de la FSU. « De là à en faire une matière à part… » L’étiquetage des manuels scolaires, pourtant inscrit officiellement à l’ordre du jour de la rentrée 2024, serait repoussé, selon les syndicats. Tout comme la réforme de la formation des enseignants.

En revanche, les évaluations nationales ne sont pas oubliées. Elles auront lieu dans les premières semaines de la rentrée scolaire, chaque année à l’école primaire. Et permettront de composer les groupes « de besoin ». « Non seulement celles-ci génèrent du stress pour les élèves et les enseignants, mais elles sont aussi standardisées et ne correspondent pas aux besoins des élèves », soutient la FSU, qui appelle à les boycotter.

Grève du 10 septembre

En retour, la FSU émet des contre-propositions : « réduire le nombre d’élèves par classe dans les écoles maternelles et élémentaires ; abandonner le pacte des enseignants, le choc des savoirs et les évaluations nationales ». Dans ce sens et à l’appel de la FSU-Snuipp, de la CGT Éducation et de Sud Éducation, une grève est annoncée pour le 10 septembre dans les écoles maternelles et élémentaires.

Cammile Bussière

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