Le projet de loi visant à abaisser l’âge de la retraite à 62 ans arrive ce mercredi en commission à l’Assemblée. La gauche, qui défend le même projet, est divisée sur la marche à suivre.
Le projet de loi du Rassemblement national visant à abaisser l’âge de la retraite à 62 ans arrive mercredi en commission à l’Assemblée, où la gauche hésite encore sur sa ligne de conduite entre voter pour, contre ou s’abstenir.
Premier test pour l’abrogation de la réforme des retraites à la nouvelle Assemblée. Le texte porté par le député Thomas Ménage sera examiné à partir de 9h30, avant de passer en séance plénière lors de la journée réservée aux textes du groupe RN le 31 octobre.
Ce texte entend rétablir l’âge légal de la retraite à 62 ans, ainsi que la durée de cotisation à 42 ans pour une pension à taux plein, le tout financé par une hausse des prix du tabac.
Inacceptable pour la droite et pour les macronistes qui défendaient l’an dernier le passage progressif à 64 ans d’ici 2030. Avec 23 sièges en commission pour le bloc central contre 17 pour l’extrême droite, la gauche et ses 25 représentants se retrouvent donc dans la situation d’arbitre.
Le PFN en ordre dispersé
Position inconfortable puisque les quatre partis du Nouveau Front populaire ont fait campagne en juin sur l’abrogation de cette même réforme, mais refusent de faire le point sur le RN.
Ils dénoncent également « l’imposture » d’un projet de loi qui n’aurait « aucune chance de prospérer » au Sénat, où le parti de la flamme ne compte qu’une poignée d’élus, comme l’a rappelé encore mardi Arthur Delaporte (PS).
Au contraire, un texte d’abrogation prévu le 28 novembre par LFI pourrait, en cas d’aboutissement, être repris par les communistes au Sénat fin janvier puis de nouveau à l’Assemblée par les écologistes début février, a indiqué lundi le président du Conseil. des députés LFI Mathilde Panot.
Pour imposer leur calendrier sans se remettre en question, les groupes ont discuté jusqu’au bout de la meilleure stratégie. Les socialistes ont ainsi décidé mardi après-midi qu’ils « ne participeront pas au vote ».
Le groupe LFI « a décidé de ne pas dévoiler sa stratégie de vote », quand le groupe écologiste a choisi d’organiser en interne « un vote électronique » mardi soir pour décider de la marche à suivre, constatant que « le groupe est divisé ». Son résultat est attendu mercredi matin, a-t-on informé le groupe.
Les communistes étaient « partagés à 50-50 » entre ceux qui « ne souhaitent pas faire sauter la digue » avec l’extrême droite et ceux qui « pensent qu’on ne peut pas ne pas voter pour ce texte », a reconnu leur leader André Chassaigne, prêt à son partie pour « assumer le vote ».