Le reste du monde voit l’hypocrisie inscrite dans la réponse occidentale – POLITICO
Nous en sommes désormais au point où une affaire crédible de génocide est devant la Cour internationale de Justice, ainsi que devant les procureurs chargés des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité devant la CPI. Ces organismes agissent rapidement pour appliquer le droit international, alors que l’Europe – en tant que plus grande puissance de la région – est absente.
L’UE semble incapable de trouver une voix cohérente, même pour condamner la souffrance humaine. Alors commençons par là et développons une véritable politique étrangère européenne commune basée sur cette notion fondamentale.
Il y a de bonnes et de mauvaises nouvelles ici. La mauvaise nouvelle est qu’on ne peut pas développer du jour au lendemain une véritable politique étrangère commune. La bonne nouvelle, cependant, c’est que la barre est placée très bas. Mieux encore, nos traités européens contiennent des lignes directrices solides que nous pouvons commencer à appliquer dès aujourd’hui. Nous pouvons commencer par une politique étrangère – même modeste – qui s’articule autour de certaines de nos valeurs les plus fondamentales : le respect de la dignité humaine et du droit international.
L’humanité doit être notre plus petit dénominateur commun, à partir duquel nous construisons notre crédibilité et notre capital politique sur la scène mondiale. Car, ne vous y trompez pas, tous deux sont dans un état désastreux.
Tout cela doit commencer par appliquer un amour dur au gouvernement israélien. Le Bureau du Procureur de la CPI a clairement indiqué qu’il estimait que certaines des actions du gouvernement constituaient des crimes contre l’humanité, et que l’objectif déclaré de libérer les otages n’était pas servi par la conduite d’Israël. Notre réponse humaine au massacre du 7 octobre nous a enchaînés à un Premier ministre israélien qui sert ses intérêts personnels et ceux des groupes marginaux de son gouvernement. Et ce faisant, nous avons renoncé à notre autonomie et à notre capacité d’œuvrer en faveur de la paix.
Mais il n’est pas nécessaire qu’il en soit ainsi. Avoir une politique étrangère commune fondée sur le respect des valeurs fondamentales et l’engagement de toutes les parties en faveur du droit international débloquerait immédiatement la paralysie dans laquelle nous nous trouvons.