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Bien que convaincant dans le rôle du corbeau vengeur, Bill Skarsgård ne suffit pas à faire de cette nouvelle adaptation un conte gothique remarquable.
CINÉMA – Le corbeau Avait-il vraiment besoin d’une nouvelle adaptation ? Sorti en 1994, le film culte d’Alex Proyas avec le regretté Brandon Lee dans le rôle d’Eric Draven a reçu un accueil particulièrement élogieux à sa sortie. Des critiques positives renforcées par l’aura de la performance posthume de son acteur principal, tué accidentellement sur le tournage après avoir reçu une balle dans la poitrine.
30 ans plus tard, une nouvelle adaptation de Le corbeau pointe le bout de son nez dans nos salles obscures, avec Bill Skarsgård et l’artiste FKA Twigs pour incarner le couple maudit. En salle ce mercredi 21 août en France, cette nouvelle version du personnage d’Eric Draven a bien du mal à convaincre.
Dans l’ombre de Brandon Lee
L’histoire raconte l’histoire d’Eric, un homme plutôt solitaire qui rencontre son âme sœur, Shelly. Ivre d’amour, le couple va vite connaître un destin funeste lorsque le passé de Shelly les rattrape. Spectateur de la mort de sa fiancée avant de connaître le même sort, Eric se réveille, ressuscité par un étrange corbeau. De retour parmi les vivants, il décide d’accomplir sa vengeance dans la peau d’un être quasi-immortel.
Bien que pas totalement dénuée d’intérêt, cette nouvelle itération de Le corbeau pèche par son cruel manque d’ambition par rapport à son aîné. Il se contente de cocher les cases du film de vengeance moderne. Comme John Wickproduit par le même studio (et ça se voit). Sauf que Le corbeau ce n’est pas n’importe quelle histoire de vengeance.
Basée sur une expérience personnelle tragique de James O’Barr, l’auteur de la bande dessinée originale, l’histoire de ce couple n’a rien à voir ou presque avec ce que l’on a l’habitude de voir dans les adaptations de comics américains. De quoi élever presque instantanément l’œuvre originale et son adaptation avec Brandon Lee – le fils de Bruce Lee – au rang de référence de la culture gothique.
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Dans le film « The Crow » de 1994, Brandon Lee a joué une version désormais inséparable du personnage d’Eric Draven.
Un succès qui tente de se reproduire Le corbeaunon sans difficulté, car l’ombre de l’incarnation de Brandon Lee plane sur cette nouvelle proposition. Le corbeau Version 2024, l’ambiance gothique est toujours présente, bien que modernisée dans un patchwork qui tend vers le post-punk. Le film se tourne également vers la série Netflix Marchand de sableun autre grand classique de la bande dessinée anglo-saxonne récemment adapté sur nos écrans.
Avec son esthétique dark fantasy sans inspiration, la déclaration d’intention gothique semble inonder le film, tout comme sa musique (mention spéciale pour l’utilisation du titre Prends ce que tu veux (de Post Malone, Ozzy Osbourne et Travis Scott), mais manque cruellement de profondeur et de réflexion autour de son personnage. C’était d’ailleurs l’un des atouts majeurs du long métrage de 1994, qui au-delà de ses effets visuels innovants poussait la réflexion sur les thèmes gothiques au-delà des standards habituels. Notamment en raison de la mort de son acteur principal lors de la scène où il était censé mourir à l’écran.
Un couple qui sauve les meubles
Il y a néanmoins quelques bons points dans le film réalisé par Rupert Sanders (Blanche Neige et le chasseur, Fantôme dans la coquille). A commencer par son duo d’acteurs, formé par l’excellent Bill Skarsgård (Que, Le Diable tout le temps, John Wick 4) et FKA Twigs, dont c’est le premier grand rôle au cinéma. Sans être captivant, le couple fonctionne particulièrement bien, grâce à l’alchimie naturelle de ses interprètes.
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Si l’alchimie entre Bill Skarsgård et FKA Twigs rend leur histoire d’amour crédible à l’écran, la version 2024 de « The Crow » manque d’un peu d’âme supplémentaire.
Plutôt brut, le film comporte quelques scènes franchement réussies en termes de violence graphique. Les fans de la bande dessinée pourront également voir dans le costume de Le corbeau une version raffinée du personnage de la série de bandes dessinées Justice sauvage. Assez pour contraster avec le très » Compatible avec KISS » de Brandon Lee. On notera également un décor urbain plutôt bien utilisé pour retranscrire visuellement la psyché torturée de son héros.
Les couvertures de la série « The Crow: Wild Justice », qui ont inspiré le film pour le costume d’Eric Draven.
Probablement destiné à un public qui n’est pas familier avec la version originale de Le corbeaucette quête de vengeance modernisée comblera forcément certaines attentes, à condition de ne pas chercher un renouvellement pertinent du personnage d’Eric Draven : tout est déjà dans le film d’Alex Proyas… Les amateurs du genre feraient mieux d’attendre décembre pour voir Bill Skarsgård endosser le rôle du comte Orlok dans l’adaptation de Nosferatu de Robert Eggers. Un remake du classique muet de 1922 sur le mythe de Dracula, qui s’annonce plus que prometteur dans le registre gothique.
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