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le rejet d’Emmanuel Macron, moteur du vote

le rejet d’Emmanuel Macron, moteur du vote

La colère ne s’apaise pas. Les anciens députés de la majorité présidentielle sont partis  » en combat « après avoir vidé leurs bureaux du Palais-Bourbon et licencié leurs salariés en quelques jours « une violence incroyable », ils disent. Une certaine rupture s’est produite avec la décision prise par le Président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale, après le score record de l’extrême droite aux élections européennes. Pour beaucoup de ces figures macronistes, « amertume » est toujours présent. « Je n’ai plus une once de loyauté. Le président n’a plus de majorité. Je pense même qu’il a mis fin à son mandat »dit l’un d’eux.

En campagne, certains regrettent que le chef de l’Etat ne leur ait pas adressé un mot d’explication dans la foulée de son choix radical, même si Emmanuel Macron et son conseiller parlementaire appellent désormais les députés « dissous ». « Je suis surpris que l’Élysée ait de nos nouvelles », glisse un élu. En janvier, après la nomination de Gabriel Attal à Matignon et la composition du gouvernement jugée  » À droite « les députés de la majorité avaient déjà exprimé des doutes, ouvrant les lèvres sur le chef de l’Etat, « sa pratique du pouvoir, sa solitude et la sincérité de ses convictions ».

Le vote européen s’est transformé en référendum anti-Macron. L’enquête « Comprendre le vote des Français » réalisée les 6 et 7 juin par Ipsos observe, dans les motivations du vote, « une perception très dégradée de l’image du président de la République » : 56% des Français n’apprécient pas « ni la personnalité ni l’action d’Emmanuel Macron »12% « apprécier ses actions mais pas sa personnalité »16% « apprécier sa personnalité mais pas son action »selon l’institut. « Il y a eu un vote d’adhésion pour le RN, mais aussi un vote de rejet »» admet un ancien membre de la majorité.

« Désenchantement envers la province »

« Le plus grand échec, dont nous payons le prix fort, est de ne pas avoir réformé l’État et d’avoir laissé s’épanouir une pratique du pouvoir trop verticale. (…) Cette façon de gouverner est de plus en plus violemment rejetée par les Français. »analysé, dans Le mondeGilles Le Gendre, ancien chef de file des députés macronistes et candidat dissident, après le refus du parti présidentiel, Renaissance, de le réinvestir dans la 2e circonscription de Paris.

« Ce monde ne m’appartient plus »» a décidé de son côté Joël Giraud, ancien secrétaire d’État chargé de la ruralité, puis ministre de la Cohésion des territoires. « Le résultat des élections européennes est le fruit du désenchantement assumé des provinces, des zones rurales et des électeurs sociaux-démocrates »a expliqué l’ancien député des Hautes-Alpes en Le Dauphiné libéré. « La colère et le manque de considération ont été exprimés dans les zones rurales. Il ne s’agit pas d’un vote d’extrême droite mais lié à la dégradation objective des conditions de vie. Accès aux médecins, pouvoir d’achat, insécurité et aussi un niveau de haine très élevé envers le président de la République. »observe un ancien député, qui ne fait aucune référence à Emmanuel Macron dans ses opérations de porte-à-porte et refuse les visites ministérielles.

Présenté comme blessé par la défaite, Emmanuel Macron a assuré avoir compris le message. Lors d’un échange avec des journalistes mardi, il a déclaré que, en cas de nouvelle majorité, « il faudra être encore plus ouvert sur le fond des mesures, ainsi que sur la manière de gouverner ». Mais selon Elabe, seuls 24% des Français déclarent le faire.  » confiance  » résoudre  » effectivement «  leurs problèmes.

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