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Le régime vietnamien trouve un nouvel homme fort

Le régime vietnamien observera deux jours de deuil national les 25 et 26 juillet, suite au décès vendredi de Nguyen Phu Trong, le chef du Parti communiste au pouvoir. Malade depuis fin 2020 et de plus en plus absent de la scène publique, le dirigeant est décédé à l’âge de 80 ans après 13 ans d’un règne marqué par une campagne anticorruption acharnée et une politique étrangère très pragmatique.

Dès l’annonce de son décès, le Parti a indiqué que ses différentes fonctions politiques avaient été confiées temporairement au président To Lam, qui devrait s’imposer, dans les prochains mois, comme le nouvel homme fort du régime autoritaire. Agé de 67 ans, cet ancien ministre de la Sécurité publique a pris la présidence du pays en mai dernier, après avoir écarté, au nom de la campagne de lutte contre la corruption, plusieurs rivaux potentiels dans la course à la succession de Nguyen Phu Trong.

Depuis le début de l’année 2023, le Parti a ainsi limogé deux chefs d’Etat et plusieurs responsables gouvernementaux, accusés d’avoir fermé les yeux ou encouragé des malversations ou pots-de-vin, remontant parfois à plusieurs années, dans leur entourage. Au cours des trois dernières années de cette campagne anticorruption surnommée « fournaise ardente », plus de 5 500 personnes ont été inculpées dans les élites politiques et économiques.

Priorité au maintien du pouvoir du Parti

Ayant réussi à placer plusieurs de ses proches collaborateurs au sein du Politburo du Parti communiste, To Lam devrait désormais manœuvrer pour obtenir, pour un mandat complet, le poste de secrétaire général du Parti communiste.et Le congrès de formation devrait normalement se tenir début 2026.

Selon les experts, la transition ne devrait pas perturber la politique économique et diplomatique du pays, qui compte 98 millions d’habitants. Comme Nguyen Phu Trong, les priorités de To Lam sont la survie du régime totalitaire et le renforcement de l’emprise du Parti communiste sur le pouvoir dans une période de croissance économique et d’ouverture aux investissements étrangers.

Tout comme le dirigeant chinois Xi Jinping, avec lequel ils entretiennent de très bonnes relations, les dirigeants vietnamiens veulent s’assurer que ce développement économique ne se fasse jamais au détriment de l’autorité d’un parti unique.

Des relations plus approfondies avec Washington

Peu impliqué dans les réformes économiques, Nguyen Phu Trong s’était gardé d’idéologiser ses relations avec les autres grandes puissances économiques. « Les craintes initiales étaient que Trong, un idéologue formé par les Soviétiques, oriente le Vietnam vers la Chine et la Russie au détriment de ses relations avec les pays occidentaux, mais le dirigeant a au contraire veillé à l’approfondissement des engagements de Hanoï avec ses partenaires », notent Le Hong Hiep et Nguyen Khac Giang de l’Institut Iseas-Yusof Ishak de Singapour. « L’élévation des liens entre le Vietnam et les États-Unis au rang de partenariat stratégique global en 2023, ainsi que sa visite historique à la Maison Blanche en 2015, la première d’un secrétaire général du Parti communiste vietnamien, en sont la preuve la plus évidente », soulignent les deux chercheurs.

Eleon Lass

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