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Le réchauffement climatique bat des records et inquiète les scientifiques

Le réchauffement climatique bat des records et inquiète les scientifiques

Les débuts de la compréhension du changement climatique remontent à septembre 1933. Cette année-là, le météorologue américain Joseph Kincer posait une question d’une simplicité désarmante : « Le climat change-t-il ? » Cette question marquerait le début d’une longue quête scientifique pour décrypter l’étendue de l’influence humaine sur le climat de la Terre.

Cinq ans plus tard, l’ingénieur britannique Guy Callendar apportait le premier élément de réponse, démontrant une augmentation des températures terrestres de 0,3°C sur 50 ans. Il avait déjà établi un lien entre ce phénomène et l’augmentation du dioxyde de carbone atmosphérique provenant de la combustion du charbon. Nous y sommes, 80 ans plus tard, et la situation est absolument terrifiante. Les deux dernières années ont pulvérisé des records de chaleur depuis le début des mesures au XIXème siècle, nous rapprochant très dangereusement de la barre fatidique des +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle. Et le rythme ne se calme pas, bien au contraire.

Une accélération vertigineuse du thermomètre mondial

L’histoire du réchauffement climatique est celle d’une accélération inexorable. Si le premier niveau de +0,3°C a pris un siècle entier, le mercure a depuis augmenté d’un degré supplémentaire en seulement soixante ans. Les données collectées par des milliers de stations météorologiques, de satellites et de navires convergent vers la même conclusion : depuis 1970, la température mondiale a augmenté de un rythme stable de +0,2°C par décennieun rythme effréné et totalement sans précédent dans les annales du climat.

Records de chaleur enregistrés ces deux dernières années pourrait même annoncer une nouvelle phase d’accélération. Le système climatique est extrêmement complexe et présente des points de bascule que nous avons abordés dans cet article. Le franchissement de certains de ces points pourrait ainsi conduire à des changements irréversibles et à une accélération du réchauffement.

Une augmentation globale de la température peut également entraîner d’autres changements, tels que des modifications des courants océaniques ou une augmentation de la vapeur d’eau dans l’atmosphère, qui à leur tour peuvent également accélérer le réchauffement. Un véritable cercle vicieux auquel nous ne pouvons échapper, malgré nos efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Le graphique montre une augmentation significative des températures mondiales à partir des années 1970, caractérisée par une pente de plus en plus forte. © Ed Hawkins / Centre national des sciences atmosphériques

Gaz à effet de serre : les grands coupables

Le rythme du réchauffement climatique actuel est dicté par nos émissions de gaz à effet de serre. La logique est incontestable : plus ces émissions augmentent, plus la planète se réchauffe rapidement. A l’inverse, leur réduction ralentit le rythme du réchauffement, sans pour autant l’arrêter. Seule la réalisation de zéro absolu stabiliserait les températures mondiales.

Ce mécanisme explique les variations observées au fil des décennies, notamment le léger refroidissement précédant 1970, provoqué par l’accumulation d’aérosols réfléchissants issus de la combustion d’énergies fossiles. Un phénomène ralenti par les politiques de lutte contre la pollution de l’air dans les années 1960.

Les multiples visages de la crise climatique

La chaleur n’est pas réparti équitablement sur la surface du globe. Les surfaces terrestres connaissent un réchauffement plus intense que la moyenne mondiale, tandis que les océans se réchauffent plus lentement. L’eau a une capacité calorifique bien supérieure à celle de la terre. Cela signifie donc qu’il faut plus de temps pour chauffer et refroidir. Les océans agissent donc comme « modérateurs » du climat, capable d’absorber plus efficacement les variations de température.

L’Arctique, écosystème très fragile, constitue le hotspot par excellence, avec des températures grimpant jusqu’à quatre fois plus vite que la moyenne mondiale.

Concernant les perspectives pour 2025, les climatologues suggèrent une possible accalmie thermique. Cette prévision s’appuie sur l’émergence d’un phénomène naturel bien identifié : La Niña. Cette phase du cycle climatique El Niño-Oscillation australe (ENSO) dans l’océan Pacifique tropical est caractérisée par un refroidissement des eaux de surface dans le Pacifique tropical. Ce refroidissement affecte les circulations atmosphériques globales, ce qui peut entraîner une baisse temporaire des températures moyennes à l’échelle mondiale.

Le répit sera cependant de très courte durée et le seuil des +1,5°C sera franchi nous semble désormais inévitable. Les décisions politiques et industrielles des années à venir s’avéreront donc décisives. Deux scénarios se dessinent : réussir à limiter la hausse des températures entre 1,6°C et 1,7°C au-dessus des niveaux préindustriels, ou voir le thermomètre continuer à monter. Dans ce dernier cas, l’humanité s’orientera vers des horizons plus chauds avec des conséquences plus graves.

  • La température mondiale a augmenté de +1,2°C depuis l’ère préindustrielle, avec une accélération alarmante depuis 1970.
  • Les émissions humaines sont la principale cause du réchauffement, et seul un objectif de zéro émission permettrait de stabiliser les températures.
  • Sans action rapide, le seuil des +1,5°C sera franchi, entraînant des conséquences climatiques irréversibles.

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