Le réalisateur iranien Jafar Panahi entame une grève de la faim en prison

Le réalisateur multi-récompensé annonce qu’il refuse toute nourriture, boisson et médicament jusqu’à sa sortie de prison.
Le réalisateur iranien Jafar Panahi, l’un des cinéastes les plus récompensés de son pays, a entamé une grève de la faim à la prison d’Evin en Iran, où il est incarcéré depuis l’an dernier. Tahereh Saeidi, sa femme, a annoncé la nouvelle sur sa page Instagram.
« Cette arrestation ressemble plus à du banditisme et à une prise d’otage qu’à l’exécution d’un jugement », lit-on dans le communiqué traduit par le HollywoodReporter.
Le directeur annonce qu’il refuse toute nourriture, boisson et médicament jusqu’à sa sortie de prison. « Je resterai dans cet état jusqu’à ce que mon corps sans vie soit libéré de prison », ajoute-t-il.
Jafar Panahi a été arrêté avec le réalisateur Mohamed Rasoulof et son collègue Mostafa Aleahmad pour « trouble à l’ordre public ». Ils sont accusés d’avoir encouragé les manifestations après l’effondrement d’un immeuble en mai qui a tué 43 personnes.
Ces derniers temps, les autorités iraniennes ont procédé à de nombreuses arrestations, dont une figure du mouvement réformateur Mostafa Tajzadeh, détenue vendredi et accusée d' »activités contre la sûreté de l’Etat ».
L’artiste dissident Jafar Panahi a été arrêté puis condamné en 2010 à six ans de prison et à 20 ans d’interdiction de réaliser ou d’écrire des films, de voyager ou même de parler dans les médias. Cependant, il a continué à travailler et à vivre en Iran.
Il a été reconnu coupable de « propagande contre le régime », après avoir soutenu le mouvement de protestation de 2009 contre la réélection de l’ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la République islamique.
Jafar Panahi a notamment obtenu un Lion d’or en 2000 pour Le cercleet le Prix du Scénario à Cannes en 2018 avec Trois visagestrois ans après l’Ours d’Or à Berlin pour Taxi Téhéran.